Le 18 Août 2003

Veine.

Il y a des jours comme ça, où le hasard, ou la chance donne un petit coup de pouce, et ça fait que les choses vont bien comme il faut pour toute la journée.
Ce matin, je sors de chez ma belle-soeur avec ma fiancée pour reprendre le train, elle gare de l'Est, et moi gare de Lyon. On arrive quand même à rester ensemble plus de temps que prévu en prenant pour ma part un itinéraire souterrain plus long. J'étais parti en avance pour être sûr d'avoir le temps d'acheter le télé 7 jours, ainsi que le dernier Beigbeder. Le premier relais H que je fais ne me fournit que le livre. Le deuxième m'indique aussi que ce serait bien pour le train d'avoir le JDD. Ce que j'achète dans le troisième relais H, ainsi que, comme je le voulais, le dernier télé 7 jours qu'il leur reste.
Je trouve ma place dans le train quand j'entends mon prénom : c'est un professeur de Neuchâtel, avec qui je vais travailler à partir d'ocotbre. On a causé un peu, ce qui a rendu le voyage moins long. Je lui ai prêté mon journal.
À la maison, personne dans la machine de 6 kilos. Tant mieux, je vais pouvoir laver tout ce que j'ai à laver. Je prépare mon sac de lavage, et dans l'ascenseur, j'entend sun bruit métallique. Une de mes clés (celle du bureau) est en train de tomber. Elle s'arrête pile à la limite du plateau de l'ascenseur, et de la porte de mon étage. 5 centimètres de plus et elle était perdue. Ouf !
À la laverie, je mets 5 francs pour ma lessive. Ça me donne une heure de lavage, largement suffisant pour une lessive à 40 degrés. Je mets la pièce. La machine me crédite mon temps, et me redonne ma pièce : j'ai fait une lessive gratuite ce soir.

Le 18 Août 2003

Redevance.

Ce soir était notre dernière soirée en Suisse avant les vacances. Mon copain venu pour le week-end a accepté de repartir ce matin pour que nous puissions ma fiancée et moi préparer nos affaires pour notre voyage.
Vers 18 h30 (selon mafiancée) j'entends la sonnette discrète de mon appartement. Je vais voir. Il y a effectivement un gars d'une quarantaine d'années qui dit qu'il vient du BILLAG, l'organisme officiel fédéral du contrôle des téléviseurs. Je le crois sur parole. Je l'invite à rentrer. Il me dit merci, mais reste sur le palier. Il m'explique que le contrôle des habitants, un organisme suisse, lui procure les noms et adresses des gens afin qu'il procède à une vérification des postes de télévision et de radio. Je lui dis que je ne suis pas au courant. Il précise que le contrôle des habitants aurait dû m'indiquer que j'aurais dû payer une taxe sur mon téléviseur. je lui dis que je ne suis pas au courant. Il complète en disant que la gérance aussi aurait dû le faire. Pour excuse il dit que ça arrive que les deux protagonistes oublient de temps en temps de donner les infos. Je lui réponds que je n'ai pas eu d'infos de part ou d'autres. Il rentre, et me fait remplir quelque document justifiant que j'ai en ma possession un poste de télé, et un récepteur radio. Il part, en m'antidatant les documents, disant que ce sera plus simple pour moi. J'avais bien compris que si je ne l'avais pas signalé, l'amende s'élevait à 5000 chf.
Ma fiancée lit les documents qu'il m'a laissés. 42,25 chf pour la radio, 70,35 chf pour la télé... par trimestre.

Le 16 Août 2003

Gruyère.

Le 11 Août 2003

Initiales.

En parlant avec un copain de ce que je voudrais mettre dans ce journal sans oser le mettre, soit par autocensure, soit par intérêt, il m'a suggéré l'idée de mettre des initiales. Les vraies, n'a-t'il pas précisé. En fait, je me demande si je ne devrais pas mettre de fausses initiales. J'avoue ne pas trop que savoir penser de cette pensée... Et mettre les vraies ? Je pense que ça casserait la vie intime des gens qui m'entourent. Soit les copains et copines par mail, soit les gens "dans la vraie vie."
Je verrai bien si cette envie me passe ou bien si la frustration de ne pas parler des gens autour de moi est trop grande pour que je cède à cette "initialite" aiguë. (le 11 août 2003, 23h13).

Le 10 Août 2003

Agent.

Ce dimanche, je tente de rentrer sur Lausanne. Je dis bien "tenter," parce que la SNCF en avait presque décidé autrement.
On arrive sur les quais de la gare, comme d'habitude, un peu en avance. Peut-être un peu plus en avance que d'habitude. Comme d'habitude quai numéro 5. On attend le train ensemble. Un agent nous croise :
- Il a un peu de retard ?
- Deux trois minutes...
On entend quelques minutes plus tard la voix SNCFienne : blablabla, le train numéro 96 mille (et des unités) a été supprimé. Je commence à me chauffer. Ma fiancée le voit. Elle me dit de me calmer, que gueuler ne servira à rien. Je trouve quand même bizarre qu'un agent SNCF ne soit pas au courant du fait que son train est supprimé. Enfin. On nous annonce que le train 97 ("Iris", un eurocity, celui qui relie Bruxelles à Chur) fera un arrêt exceptionnel à Saint-Louis, l'arrêt entre Bâle et Mulhouse que mon train (supprimé donc) aurait dû faire. On en déduit que ce train m'emmènera à Bâle. On entend encore un peu après la même voix qui nous dit que le train 97 circule avec environ 10 minutes de retard...
Tout compte fait, le train arrive bien à 18h12, comme prévu. Je pars vers 18h15. La correspondance à 18h24 ne se fera pas. Je vais attendre quelques temps à Bâle...
Heureusement, malgré comme prévu l'absence de correspondances à Bâle, le reste du voyage se passe sans encombres. Le train s'arrête à Biel/Bienne. Le train pour Lausanne est bondé. J'arrive à trouver une place assise.
Un copain m'appelle de Nancy. Je voulais l'appeler, mais il m'a précédé. Ça fait du bien de l'entendre. (le 11 août 2003, 1h18).

Le 9 Août 2003

Moyen.

Moyen, oui comme tout ce week-end. Avec toujours cette envie d'en dire plus que ne me l'autorise le cadre restreint du web. Il faudrait peut-être que je tienne un vrai journal intime, manuscrit.
Or doncques, j'arrive vendredi soir à Mulhouse. Rien de bien nouveau. Ma copine m'attend dans le hall départ (là où je peux trouver le kiosque à journaux ouvert). On achète mon billet pour le retour.
Ce week-end, elle n'avait envie de rien. Moi non plus d'ailleurs. On a feuilleté le journal pour avoir le programme de cinéma : rien. Heureusement que j'avais pris le portable avec le lecteur dvd. On en a regardé trois. On a aussi beaucoup transpiré à cause de cette chaleur implacable.
Samedi soir, au moment de me coucher, après avoir pris une douche semi-rafraichissante (alors que ma fiancée était déjà endormie) j'entends quelques voix. En fait, ce sont les voisins chinois qui discutent sur une terrasse dans une cour intérieure, qui donne sous les fenêtres de chez ma fiancée. Je ne dis rien. J'entends aussi des crissements de pneus. Plusieurs fois. Des explosions. Ce sont les voisins de la rue d'en face cette fois, qui ont laissé leur fenêtre ouverte (avec cette chaleur) et qui sont en train de regarder un film, manifestement d'action. Je ne dis rien pendant le premier quart d'heure. Mais au-delà... Je me lève pour engueuler les uns. mais ils ont laissé un petit interstice au-dessius de leurs stores . Ils ne m'entendent pas leur demander de baisser. De l'autre côté de l'appartement, je ne dis rien, car ma fiancée me dit de ne rien dire :
- Viens dormir.
- J'essaie, mais je ne peux pas, avec le bruit qu'ils font, c'est chiant, dis-je un peu plus fort en refermant la fenêtre qui donne sur la cour intérieure. J'entends les voix qui se calment. Mais qui reprennent un peu. C'est sous la pression de ma fiancée que je ne dis rien, mais les voisins ont échappé à une bonne engueulade. (le 11 août 2003, 1h32).

Le 8 Août 2003

Atari.

Il y a quelques temps, un copain m'avait prêté son Atari, juste avant qu'il ne s'en débarasse. Ça remonte au temps où j'étais encore à Nancy.
Depuis qu'on a installé Mame sur le portable, j'y joue tous les jours. Le pire, c'est que je m'étais dit que l'achat du portable serait essentiellement pour le travail. Mais je n'ai rien comme article à taper, autre que ce journal. Et le plus de fichiers sont pour Mame, qui est bien du jeu sur ordinateur. Pas très évolué, certes, mais bien du jeu. Le pire, c'est que je ne suis qu'à peine conscient que c'est du jeu. Pour moi, le jeu ce sont les trucs achetés dans le commerce, ceux qui demandent beaucoup de mémoire, une bonne carte vidéo, pas mal de ram. Pas les jeux de Mame, qui prennent tout au plus quelques megas. Voilà comment on peut passer une journée à jouer sans faire attention. Il faut dire que mes maths ne marchent pas bien. En plus, un de mes élèves post-grades est passé au bureau ce jour. Il m'a montré une sorte de Bubble Bobble, en mode arcade. Le premier truc fait après son départ, ça a été de mettre le jeu en mémoire.
Pour ma bonne conscience, j'ai lu quelques pages d'un livre consacré à des choses que j'avais envie de savoir depuis longtemps, et que mon cours à Neuchâtel va précipité. (le 9 août 2003, 1h24).

Le 7 Août 2003

Chaleur.

J'avais écrit quelque chose hier pour ce jour-là. Mais je me suis rendu compte que c'était pas terrible. Alors j'ai tout effacé, d'un bloc. Avec un copain, on avait déjà parlé de ça, du fait qu'un écrivain (c'est-à-dire quelqu'un qui écrit, comme moi, qui ne suis pas pour autant un écrivain), donnait pas mal d'informations sur son oeuvre lorsqu'il fournit le brouillon d'un livre. Je me demande comment aurait été interprété mon précédent brouillon. N'est-ce pas l'essence même d'un journal que de tout laisser, même le mauvais ? (le 9 août 2003, 1h15).

Le 6 Août 2003

Contrainte.

Je me demande aujourd'hui si faire un journal est un plaisir ou une contrainte. C'est vrai que l'achat de mon ordinateur portable a bien aidé pour que je le fasse (ou tâche de le faire) plus régulièrement que ce que j'ai pu le faire par le passé. Mais ça me prend aussi pas mal de temps. Je suis assez content d'avoir pu mettre tout le journal papier fait en Crète enfin en ligne. Ça fait comme un album de vacances, avec les commentaires et tout comme il faut.
Le plus difficile dans le type de journal que je fais, c'est de savoir ce qu'on va mettre dedans avec en général, plutôt quelque chose d'amusant ou bien une anecdote, et évitant les états d'âme un peu trop personnels, au sens où ils pourraient toucher quelques intimités. La mienne, ce n'est pas encore trop grave (quoique), mais celle des autres, oui, surtout sans leur accord. On peut parler des choses qui se disent entre quelques copains et moi, ou bien avec ma fiancée, mais le journal n'est pas une invitation au voyeurisme (bien que je suis conscient qu'être diariste a un certain côté exhibitionniste). Je sais que moi ça m'aide des fois à faire le point (comme on dit), ou bien à "expulser" mes envies contre les gens ou les trucs qui m'énervent. Ça m'occupe aussi. Plutôt que de jouer aux jeux vidéo. Mais le mieux serait de faire des maths. C'est vrai que lorsque j'ai quelque chose à dire, c'est plus un plaisir. Mais ça devient une contrainte quand je me dis : "il faut que je fasse mon journal." Je sais que sur le web, il existe un webring "tous les jours" pour les sites qui changent un peu tous les jours (les jounaux sont très bien dans cette catégorie). À un moment je voulais y entrer. Mais je me suis vite rendu compte que ce n'était pas possible. Mon journal n'est pas assez intime pour que je le tienne tous les jours, que je lui explique pourquoi un tel copain va bien ou pas, ce qu'il se passe dans sa vie, et comment cela peut influencer la mienne. Je ne parle pas non plus de mes envies avec ma copine ou bien de ma "colère" contre la société.
Par exemple, ce soir, ma mère m'a appelé alors que je venais d'arriver. J'étais assez content que ce soit elle qui le fasse (sinon je l'aurais fait, au moins pour lui souhaiter un bon voyage : ils partent pour les Vosges demain matin). Elle m'a parlé un peu de mes vacances en Espagne. Je lu iai dit que c'était moi qui avait tout fait  : réserver hôtel et billets d;avion etc. Elle me dit qu'elle a fait un gamin "démerde," qu'elle avait bien fait de me faire... qu'elle avait bien fait de me garder. J'ai failli lui demander de me parler un peu plus de mon passé. Ça ne sera pas pour aujourd'hui. Un jour, je sais que ça arrivera. J'en connais quelques bribes. J'arrive doucement à compléter. Je sais que ma grand-mère en sait aussi. Un jour, je saurai.

Le 3 Août 2003

Chavannes.

J'ai reçu mon bail à signer mercredi dernier. Avec le vendredi qui était férié, je n'ai pas posté les papiers signés "par retour du courrier." J'en ai profité pour demander l'avis de ma fiancée sur l'appartement que j'ai choisi à Neuchâtel. Elle a accepté, et après un coup de fil avec l'actuelle locataire, nous avons décidé d'aller visiter l'appartement dimanche après-midi. G. fera une halte à Neuchâtel, comme son billet Lausanne-Mulhouse le permet, et moi, je paye 22 chf pour le voyage.
On arrive à la gare à l'heure. Je dirige ma fiancée vers rue des Chavannes, ma nouvelle adresse. Je sonne, personne. On rentre dans l'immeuble. Je resonne cette fois à la porte d'entrée : personne. Il ne faut pas que la locataire (qui a déjà quitté l'appartement) nous fasse faux bond, parce que je dois reprendre le train dans 30 minutes, et G. dans 40 minutes. On patiente un peu. G. fait le tour de l'étage pour voir comment c'est. Elle remarque la boulangerie au pied de "chez moi." La porte de l'immeuble claque. Elle a vu un homme rentrer. Il va falloir attendre un peu. Il est 25, et à 30-35, il faudra penser à remonter vers la gare.
La voilà. Elle s'excuse, soit-disant à cause des embouteillages. G. pénètre dans mon futur appartement. Ça lui plaît. À la bonne heure. Elle visite les trois pièces que je lui avais décrites il y a quelques jours au téléphone. Elle est contente. Il y a sûrement des défauts, mais on ne les voit pas encore. Je vois dans la cuisine un lave-vaisselle. Je ne sais pas utiliser ce truc-là. Soit j'apprendrai, soit je ne m'en servirai pas. La locataire me précise qu'il y a bien une buanderie au sous-sol. 1 chf la lessive. C'est donné. Elle m'explique que lors de l'installation du lave-linge, la gérance en demandait 6. Les locataires ont fait une retenue globale de loyers pour obtenir la baisse du prix. Il y aurait une solidarité "syndicale" en Suisse ?
Elle me demande dans l'ascenseur qui nous raccompagne en bas de l'immeuble si je le prends ou pas. Elle semble s'affoler. Elle nous explique que mardi dernier, elle s'est fait virer de son boulot. Sans préavis. Je lui confirme que je le prends. Je ne vais pas la laisser avec son appartement sur les bras en plus.
On arrive tous les deux ma fiancée et moi à reprendre notre train. En sens inverse pour encore combien de temps ? (le 4 août 2003, 01h47).

Le 1er Août 2003

Billets.

Comme d'habitude, hier soir, j'appelle ma fiancée. Une journée moyenne pour tous les deux, on n'a pas grand chose à se dire. On raccroche assez vite.
Vers 22h30, elle rappelle. Elle a une petite voix, me dit que je ne vais pas être content et m'annonce de but en blanc qu'on ne se verrait pas ce week-end. Je me demande bien pourquoi. Elle me répond qu'elle a perdu les billets de train. En fait, non, qu'elle les a jetés. Par mégarde (sic !) en faisant du rangement. Elle a jeté en même temps les vieux billets et ceux qu'elle a achetés au début de la semaine. Pour une fois qu'elle les achète en avance... Elle me dit qu'elle a aussi reçu ses examens d'ADN. Son problème au genou ne vient pas de là. Ça c'est la bonne nouvelle. La mauvaise c'est que ces examens ne sont pas remboursés. Il y en a pour 225 euros. Ouch ! Et comme elle vient de perdre les billets, pas d'argent pour en racheter. Je suis assez déçu. Elle commence à m'énerver en plus à ne pas vouloir être consolée. Je lui dis que je la rappellerai plus tard (après le film). Ce que je fais.
J'ai trouvé une solution. Je vais commander sur internet des billets, en payant avec ma carte bleue. Ensuite, je lui enverrai par mail le billet à imprimer, puis elle pourra venir comme prévu. Je l'appellerai à son bureau pour lui dire que j'ai bien envoyé le billet. Tout est revenu dans l'ordre. Elle raccroche en me disant qu'elle n'a pas très envie de me parler...
Ce matin, vers 6h30, le téléphone sonne. Curieusement, ça ne me met pas de mauvaise humeur. C'est ma fiancée qui m'appelle pour me dire qu'elle a retrouvé les billets. Elle se trouve nulle, et me demande si je l'aime toujours.