Le 23 Décembre 2000

Accompagner.

Le copain que j'appelle souvent est rentréen même temps que moi ce week-end. Je suis allédans les Vosges pour y retrouver la famille. Ça ne me faisait rien d'y aller contrairement a l'année passée, parce que ce n'était que trois jours, que j'allais chez ma grand-mère paternelle, et que ma copine me rejoindrait le dernier jour.
C'est toujours plus agréable de prendre le train à plusieurs. On est quitte de s'ennuyer. Dès fois, je prends un livre. C'est même un excellent prétexte à lire, que de prendre le train.

Le 16 Décembre 2000

Fièvreux.

C'est le partiel de mes élèves ce matin. Mon prof, qui est aussi l'enseignant responsable, a eu la bonne idée de le mettre a 8h00. Je me suis levé pour lui, et aussi pour avoir les copies à corriger pour le week-end et être tranquille avec ça la semaine prochaine. Je suis un peu endormi. Il faut que je tienne les deux heures de surveillance. Les gens demandent trois copies intercallaires. Je leur dis que ma correction fait trois pages : une copie double devrait suffir. Ils n'y entendent rien.
Ça se finit enfin. Mon prof m'apporte les copies quelques minutes avant que je ne rentre --j'attendais ces copies pour rentrer. Je pars seul dans le froid. J'aime ce temps, mais je choppe un mal de gorge. Une semaine avant Noël. En redescendant, je croise un prof avec qui je discute souvent de maths. Il ne me reconnait pas à première vue. Je passe mon chemin, me retournant quelques fois pour voir si c'est bien lui d'une part, et ce qu'il vient faire d'autre part. Il fait demi-tour et me rattrape. Il me tend un article de recherche. Je lui démontre pourquoi la veille nous n'avions pu trouver de contre-exemple à un énoncé de théorème que je lui faisais. Il est d'accord avec ma preuve. Je ne sais pas ce que j'en ferai, mais ça avance. Son exposé sur les ensembles flous m'a bien plu. Je tâcherai d'y consacrer un peu de mon temps.

Le 13 Décembre 2000

Vote(s).

Hier j'ai rencontré un de mes élèves de l'année dernière. Il rentrait chez lui avec des livres sous le bras. Il me dit qu'il passerait sûrement cet après-midi pour me rendre une première partie de mes cassettes... en aussi pour aller voter aux différents conseils de l'Université. Il a réussi à se faire enrôler par un de ses copains. Je lui dis que je me suis inscrit pour être memebre du conseil du laboratoire --un conseil interne, indépendant de l'Université.
Une journée où je ne ferai pas grand-chose. Je rejoins mon prof qui surveille la bonne tenue des élections dans une salle. On discute quelques temps, parlant sans trop de précautions, du sujet de devoir pour le samedi à venir. Tout se passe bien. J'ai voté pour moi, et pour les matheux dans les différents conseils.

Le 12 Décembre 2000

Oto-rhino-laryngologiste.

C'était aujourd'hui mon rendez-vous chez l'O.R.L. Àforce d'entendre les gens me dire que je suis sourd, je me suis décidé à aller le voir. Les gens sont nombreux avant moi. Un gamin joue avec les chaises en plastique. Il est énervant. "On est plus indulgent avec ses enfants qu'avec ceux des autres" m'a dit ma copine hier soir. En effet. J'en fais le constat régulièrement. Je lis La douane de mer. C'est long, mais j'avance bien. Lire m'endort habituellement. Surtout si je lis longtemps. Ça ne loupe pas. Je m'assoupis sur ma chaise peu confortable. Quelques minutes. Les sonneries intempestives de la porte de l'étage ou de la porte d'entrée me réveillent périodiquement. Il arrive enfin.
Il a l'air jeune. Il m'est tout de suite agréable. Après peu de discussion, il me demande si je veux un bilan. Je le demande sous la pression de ma copine qui l'avait encore demandé le matin même. Il me met des sondes dans les oreilles, m'expliquant ce qu'il fait et ce qui a dû m'erriver. Le bilan auditif est court, mais cher. Il me fait répé'ter des mots. Puis me fait entendre des sons.
-Vous n'avez qu'une faiblesse au niveau des aigus à surveiller. Il me dit que si je devais faire du bricolage avec des perceuses &agrav;e percussion ou des meuleuses, il me conseillerait d'acheter un casque de protection. Bilan, tout va bien.

Le 7 Décembre 2000

Secondaire.

Il y a quelques temps, j'ai reçu le supplément d'impôts que je devrai payer (la taxe d'habitation, comme ils disent). Je vois 4750 francs. Je me demande comment ça se fait qu'"ils" n'ont pas encore enlevé les mensualisations ? Je me rends le lendemain au centre de simpôts pour qu'ils me disent comment c'est calculé puis pourquo ils n'ont pas encore enlevé les mensualisations, ou alors les ont-ils seulement déjà enlevés ?
Je m'excuse donc auprès de l'orateur du séminaire de l'équipe et marche vers le centre. J'y vais de mémoire. Il y a quelques personnes, mais surtout il n'y a qu'un bureau ouvert. Je suis là encore pour un bout de temps. Tout compte fait, apreès cinq minutes, une nana arrive, puis mon tour. Je lui explique que je voudrais savoir comment le montant est calculé. Je suis sûr qu'elle a dans l'idée que je veux lui demander si éventuellement, ils serait prêts à m'accorder un dégrèvement. Elle commence par me dire que c'est fonction du quartier et que le deuxième chiffre est une moyenne. Elle m'explique ensuite le détail du calcul de la moyenne. Pensant lui faire gagner du temps :
-Madame, je suis étudiant en maths, je sais comment on calcule une moyenne. Sur le coup, je n'ai pas ressenti le ton brusque sur lequel je lui avais dit ça. Elle se referme. Elle me bâche une fois avec :
-Si vous êtes bons en maths, vous devez être boin en français. Il suffit de lire les cases.
-Oui, je vois. -Je n'ai quand même pas apprécié le ton sur lequel vous m'avez parlé. Je ne pense pas à m'excuser.
-Tout d'abord, il me faudrait votre avis d'imposition de l'année.
-Ah oui ? mais je ne l'ai pas sur moi. Je peux vous dire quelques chiffres de base.
-Allons-y. Elle prend sa calculette, et note les sommes que je lui donne.
-Bormalement, vous avez le droit àquelque chose en effet.
-Quelque chose ? Un dégrévement ?
-Oui. Vous avez payédes impôts ici. La région en prend déjà sur votre revenu.
-Ah ? Mais je paye mes impôts sur le revenu au Havre.
-Ah ? et pourquoi ça ?
-C'est mon beau-p&egrav;ere qui s'occupe de ma déclaration.
Elle fait semblant de ne pas comprendre.
-Vous n'avez pas le droit de déclarer dans un autre lieu que votre résidence.
-Mais j'y habite pas, mais c'est mon beau-père qui fait ma déclaration. C'est plus facile. J'habite Nancy, puisque ça fait 4 ans que je paye des impôts locaux.
-Oui, mais le lieu de votre déclaration de revenus doit être la même que celle de la taxe d'habitation. Elle commence à chauffer, et me remballe encore avec le ton sur lequel je lui ai parlé. Apr&egra;ves coup, elle me tendait peut-être une perche pour que je puisse m'excuser aupr&eagrave;s d'elle. Tant pis. Je ne fais rien. Elle me dit pour conclure la conversation :
-En fait, je pourrais même déclarer que Nancy est votre résidence secondaire !
Là, elle m'a bien eu. Elleme souhaite bonne journée avant même que je regroupe mes affaires pour partir. Elle appelle le candidat suivant, je ne suis pas encore levé.
Ils ne savent pas qu'on ne sait rien, ils savent qu'on en sait moins qu'eux.

Le 6 Décembre 2000

Patron.

La bonne nouvelle, c'est que je ne me suis pas rendu en Alsace comme l'armée le prévoyait.
Ma copine m'a demandé s'il m'était possible de la remplacer mardi et mercredi prochain. Elle ne pourra pas faire son aide aux devoirs. Et elle m'a expliqué que ne pas honnorer son contrat --d'être présente tous les soirs-- pouvait être un motif de renvoi. Je suis donc rentré plus tôt cet après-midi pour voir son "patron". Un mec qui reçoit en costume-cravate, mais qui ne possède pas de papiers ur son bureau, qui a peu de dossiers dans ce dernier. Un téléphone et c'est à peu près tout ce dont il a besoin. Il appelle ma copine pour nous voir. Il balbutie :
-Je crois qu'elle vous a déjà expliqué...
-Oui, oui.
-Il s'agit de les aider, elle vous fera une liste sur chaque élève. Et puis... Il semblait gêné. En rentrant à la maison, avant que je n'aille au badminton, je lui dis qu'il avait l'air de rien comprendre à ce qu'elle faisait. Elle doit en savoir plus que lui.
Je crois que c'est bien d'être patron. Il n'y a rien à faire. On a des gens autour de soi pour s'occuper des problèmes, et tout se passe bien. C'était mon premier contact avec le privé. J'en ferai un autre la semaine prochaine effectivement pour les cours. Puis plus rien. Je souhaite sollenellement aujourd'hui ne plus avoir affaire à eux.

Le 4 Décembre 2000

Report.

J'ai appelé l'armée ce matin. Tout est arrangé à coup de fax et de coups de fil. Ouf !

Le 3 Décembre 2000

Légume.

Une journée "légume" comme j'en ai rarement pris. J'ai de la recherche à faire. Mon prof et moi travaillons pas mal sur la thèse. Elle doit se finir. Mais avec cette histoire de l'armée, j'ai les facultés qui sont toutes annihilées. Je ne peux rien faire d'autre que du "crash bandicoot" et du "zelda". Quand j'ai montré' la partie au copain la veille, j'ai compris que si je ne sauvegardais pas, elle effaçait tout le cycle en cours. On a du tout recommencer. Curieusement, nous avons été plus lents cette fois. L'armée fait faire n'importe quoi. Samedi --hier-- je ne voulais en parler à personne. Tout compte fait, le copain qui appelle souvent l'a su --parce que je le lui ai dit. Il me dit avec son optimisme partagé que tout va s'arranger.

Le 2 Décembre 2000

Appel.

Midi. Ma mère appelle. Je trouve ça con sur le coup. C'est à moi de l'appler, c'est sa fête aujourd'hui.
-Je viens de recevoir un papier de l'armée.
-Oui je sais ce que c'est vas-y, ouvre !
-Non, c'estun ordre d'appel. Tu dois être le 6 décembre en Alsace, à oberhoffen-machin, quartier Estienne...
-C'est quoi ces conneries, je suis en report d'incorporation, je leur ai envoyé un papier au mois d'octobre comme quoi je voulais un report supplémentaire jusqu'au mois d'août.
-Écoute, moi non plus je n'y comprends rien.
Elle me passe mon beau-père qui me dit qu'il ne faut pas plaisanter avec ces choses-là. Je lui dis que je n'y peux rien. Ils ne savent pas remplir deux papiers. Ils sont encore moins au courant que moi de ce qui va se passer avec la fin du service des appelé pour la fin de 2001. Je ne peux rien faire de plus que de leur envoyer les bons papiers. Il me prévient encore une fois. Je leur dis qu'ils peuvent aller se faire tâter. Je ne peux pas y aller, j'ai des cours, et tout le reste...
-Ben t'iras en prison.
-Eh ben j'irai en prison. je ne peux pas y aller. J'appellerai lundi pour savoir ce qu'il en est. Je ne peux rien faire ce week-end, tout est fermé dans leur administration.
On raccroche. J'ai au préalable dit que je préviendrai maman de ce qui se passe dès que j'en saurai plus lundi matin.