Le 23 Février 2001

Bis.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon beau-père --le mari de ma mère. Ce qui est peu joyeux pour lui c'est que les gens appelent pour ma mère le 22 février, et qu'ils parlent à mon beau-père vite fait, plutôt que de rapppeler le lendemain. Maman m'a dit aujourd'hui que j'étais un des seuls à le faire.

Le 21 Février 2001

Fleurs.

Je ne l'ai pas fait chaque année depuis que je suis à Nancy, mais ma copine râle tout le temps que je ne fais pas grand chose pour maman. Alors cette année, je vais lui faire parvenir une gerbe de fleurs pour son anniversaire. Je l'ai fait par Interflora, juste avant d'aller au cours de badminton. Un bouquet, pas cher, mais suffisamment gros pour marquer le coup. De toute façon, Interflora refuse les petits bouquets. Ils doivent faire au moins pour 150 francs --je crois-- de fleurs. Je sais que maman va m'appeler pour me remercier et qu'elle va pleurer. Tant pis. On ne peut pas tout avoir.

Le 20 Février 2001

Dépot.

Enfin. Comme on dit dans le milieu : "j'ai déposé." Mon mémoire de thèse est fini. Il me faut encore réfléchir à la forme de l'exposé mais l'essentiel du trasail de plus de trois ans est fini.

Le 19 Février 2001

Haut-Rhin.

Voilà une bonne chose de faite. Le jury est au complet. Il y aura six membres : trois Suisses, dont deux Français, un Anglais, et deux Français. Cette finalité permet de mettre la mahcine administrative en marche. Remplir les formulaires en tout genre, remplir les conditions pour un jury équilibré, etc.
Pour "fêter" ça, j'ai pris la décision de faire un tournoi de badminton. C'en est un libre d'inscription, organisé par le SIUAP, le service universitaire des sports à Nancy. Je le fais en double mixte, toujours avec ma partenaire. Ça fait déjà quatre ans que nous jouons ensemble. On n'a rien gagné comme d'habitude. On arrive en finale, avec le droit, vu le manque de double mixtes, de participer au tournoi homme final. On perd. Nécessairement.
Ma copine, en rentrant après le tournoi, me dit qu'elle ira dans le Haut-Rhin. Elle m'énumère les endroits où elle pourrait se retrouver. On prend l'atlas. Il y a même des villes qui ne sont pas dessus. Je lui dis que ce doit être le trou du cul du Monde. Elle rétorque qu'il vaut mieux ça que rien. Ça fait quatre ans qu'elle attend que quelqu'un veuille bien d'elle. Elle est heureuse. Je lui dis qu'elle fasse ce qu'elle veut, même si personnellement ça m'ennuie au plus haut point qu'elle ne reste pas sur Nancy. Je ne peux pas l'empêcher de partir sachant pertinemment que je serai peut-être appelé à partir de Nancy moi aussi, et peut-être encore plus loin que le Haut-Rhin.

Le 17 Février 2001

Démagogue ?

Comme tous les samedis, je passe à Micromania pour voir ce qui se passe de nouveau sur le marché du jeu vidéo. Comme j'avais essayé Lego Racer sur PC chez un copain, j'ai bien vu que c'était du bon. Je l'ai donc acheté. Bien sûr, pour une fois que je prends un jeu, il y a trois milliards de personnes devant moi. En fait, il y a surtout un jeune qui achète pour la première fois. Le vendeur lui demande :
-- Tu veux une carte de fidélité ? Ça te donne droit à 5% sur tes achats chez Micromania, partout en France, hors promotion.
Sa grand-mère répond à sa place.
-- Oui, oui. Le jeune commence à écrire son nom,... Bien sûr, le comptoir, c'est trop haut. Il mesure trois pommes. Je m'approche et me propose de l'aider. La grand-mère est étonnée. Il me donne son court CV à mettre sur un papier temporaire avant d'avoir une belle carte. Le vendeur me remercie aussi. Je lui dis en plaisantant que c'est pour que ça aille plus vite. Il n'a pas l'air d'avoir compris la blague.
En sortant, j'ai réussi à aiguiller des gens sur le mauvais bus. Je m'en suis voulu, parce que j'étais dans une phse de B.A. et que j'ai rompu la chaîne...
Enfin, je fais mes achats de la semaine pour me nourrir. Soudain, près du boucher, un attroupement. Je vois un gars avec un long manteau noir, une écharpe rouge sur les épaules, une femme à proximité en train de distribuer des tracts : le candidat gauche plurielle à la mairie de Nancy. La femme s'approche de moi, me tend un papier, et me dit que Jean-Yves Le Déaut se trouve là --elle le pointe de son index-- pour discuter et répondre à d'éventuelles questions,. Je lui dis que je n'ai pas trop de temps... Je les recroise, et tout compte fait, je parle à la femme qui me dit de patienter. Elle vante les mérites de son poulain. Elle fait la militante de base. Elle me dit qu'il vient très souvent sur le marché par exemple. Je ne lui dis pas que je viens toutes les semaines sans faute et que c'est bien la première fois que je le rencontre. Je pose enfin mes deux questions sur les transports en commun --le tram-- et sur la politique locale vis-à-vis de l'Université. Il ne dit rien qui vaille le détour. Ce n'est pas dans les communes de travailler en partenariat avec les Facultés. Le problème est plus régional.
L'anecdote voudra que, ayant plus d'affinités avec la droite, je croise le candidat de gauche, et qu'un copain, orienté à gauche, croisera André Rossinot, le maire sortant, de droite.

Le 16 Février 2001

Frayeur.

En ce moment, et pour encore 4 mois, il y a un thésard de Prague, en co-direction, avec un des profs qui sera dans mon jury. On discute pas mal. Il fait plus de choses fondamentales, j'entends par là qu'il s'occupe de l'existence et de l'unicité/régularité des solutions plutôt que du comportement en temps long. On a parlé un peu et il m'a fait une frayeur sur une construction primordiale présente dans ma thèse. On a pas mal réfléchi. J'en ai parlé à mon prof. Il m'a dit de regarder dans certains ouvrages, mais qu'il ne s'inquiétait pas autant que moi. J'ai pris la liberté de changer en ce que mon copain thésard m'avait conseillé. Je sais qu'il y a de moins en moins d'erreurs.
Aujourd'hui, on a aussi reçu l'accord d'un rapporteur d'Angleterre. J'ai pris peur un moment qu'il ne sache pas lire le français. Mon prof m'a certifié que ça ne poserait pas de problèmes. S'il le dit.

Le 15 Février 2001

Corrections.

On doit bientôt envoyer ma thèse aux rapporteurs. La précision suisse de mon prof le pousse à rendre un travail parfait. Il relit chaque jour quelques pages, chapitre par chapitre, en commençant par la fin. C'est le coeur de mon travail, et aussi celui qui a déjà engendré un article dans une revue internationale. Cela dit, je me retrouve tous les jours à faire des corrections pour ma thèse. Le plus amusant c'est sur certaines règles de français. Il y a aussi les rédactions-balances : les jours pairs, mon prof met une virgule, les jours impairs, il préfère un point. Je dis ça pour les virgules, mais ça existe aussi pour un mot, une phrase...
La nouvelle du jour fut quand même la réussite au concours de recrutement d'agents de recouvrement du Trésor de ma copine. Elle attend le résultat de contrôleur des Impôts et du Trésor, et celui d'agent de constation d'assiette des Impôts.

Le 14 Février 2001

Président.

On est en train, mon prof et moi, de constituer un jury pour ma thèse. Ce n'est pas une mince affaire. Le domaine est connu, mais mondialement. En France, il y a peu de personnes qui travaillent dessus. Il a pensé à plusieurs personnes. La première, que je connais au moins de réputation, a décliné l'offre : il voulait avoir du temps à lui pour faire des maths. Les autres n'ont pas répondu.
Cependant, il connait bien Marc Yor, un grand probabiliste mondial. Les équations aux dérivées partielles ne sont pas son domaine --même si j'apprendrai après coup qu'il a fait une partie de sa thè dessus-- mais mon prof le connait bien. Yor lui a demandé un temps de réflexion. Aujourd'hui, un grand probabiliste fera partie de mon jury. C'est important pour la suite. Si les recruteurs futurs voient que Yor a accordé un peu de temps à lire ma thèse, ils vont penser que je vaux peut-être le détour.

Le 2 Février 2001

B.D.

Aujourd'hui, je voulais marquer le coup avec les gens proches --physiquement du moins-- pour mes 26 ans révolus. Je leur ai dit que je faisais des crêpes pour la chandeleur par la même occasion. C'est entre autres pour ça que j'ai fait la fête le vendredi soir, et pas le samedi : le menu était prévu, et moi, j'aime bien faire des crêpes le jour de la chandeleur. Je voulais inviter pas mal de personnes. On aurait pu être une grosse douzaine. Le mercredi, il n'y avait encore que 4 personnes qui étaient sûres de venir. Le jeudi, je croise une amie de Rennes, docteur en maths, qui reprend des études pour "complèter sa formation". Il y a aussi un ami que je voulais avoir, mais il a simplement dit "non" par mail. Je l'ai appelé : c'est plus difficile de dire "non" de vive voix. J'ai aussi donné des directives pour d'éventuels cadeaux. Pas de ci, pas de ça. Ça s'est terminé par des B.D. à profusion. Seule l'amie invitée en dernier recours m'a payé un livre de poche : Amin Maalouf. Je le lirai bientôt. J'ai été très content qu'elle m'offre quelque chose malgré son manque de moyens. Je fus d'autant plus satisfait que les gens se sont bien mélangés alors qu'ils venaient d'horizons différents : les informaticiens qui ne vont parler que de bécanes, la soeur de ma copine qui fait pharmacie, et qui peut ne pas s'entendre avec les matheux que sont les autres personnes, et aussi le copain sociologue et sa copine qui fait des lettres modernes... Tout le monde a bien ri. Tout va bien.