Le 31 Juillet 2001

Odouzouth.

Hier soir, le copain qui déménage aujourd'hui a enfin appelé pour préciser l'heure à laquelle on devait arriver --on, les gens qui venaient l'aider, sa copine et lui, à changer d'appartement. Ce sera 8h00 chez lui.
Je me lève ce matin étonnament tôt. Vers 8 heures moins dix, je pars de chez moi. Je me demande si lui va être à l'heure, sa copine aussi. J'arrive à 8h00 pétantes. Je les trouve en train de prendre leur petit-déjeuner. Je suis content de moi : je suis le premier arrivé, et me connaissant, c'est un miracle. Les autres arrivent à ma suite, sauf une copine de sa copine, qui doit arriver un peu plus tard. Les descentes et montées d'escaliers se passent bien. On voit pour la première fois son nouvel appart'. Pas mal. Aussi grand que le mien, mais pas agencé de la même manière. Par contre, ça va être bruyant. Oh ! il sait ce qu'il fait. L'appartement est au nom des deux personnes qui vont y vivre...
Pour nous remercier du coup de main, il nous paye, malgré un contre-temps, un coup à boire -- il n'avait rien prévu du tout pendant l'exercice même : on a tous crevé de chaud ; il avait heureusement eu la bonne idée de faire ça à la fraîche le matin. Les gens commandent sans l'attendre. Je suis le seul à le faire. J'espère qu'il osera prendre une bière et ainsi, je pourrai en prendre une. Il arrive 15 minutes après nous. Il prend un coca... Je prends un coca aussi. Il n'a pas osé prendre une bière, ou est-ce autre chose ? Je pense à ma copine qui le remerciera de ne pas m'inciter à boire. La copine de sa copine doit prendre son travail à midi. Elle part la première en criant "Au 12 Août" aux autres membres de la chorale universitaire. Ils partent en vacances donner quelques concerts dans le Périgord. Elle doit les retrouver là-bas après son travail estival. On commence à se moquer d'elle. On crie tous "odouzouth" quand on se sépare.

Le 30 Juillet 2001

Enfin.

Ça fait une semaine qu'un copain doit passer. Tous les jours de la semaine dernière, je l'ai appelé sur son portable pour savoir si enfin il daignait venir passer quelques heures avec moi. À chaque fois, il avait une réunion, pas envie, ou était fatigué. Aujourd'hui, il doit passer.
Il arrive vers 13h30. On parle un peu de ce qui s'est passé récemment. On parle encore bien gras de filles, d'une copine qui est rentrée de Guyane pour les vacances, du fait que les garçons préfèrent les blondes --sauf nous--, et de ce qui va se passer. Il en profite pour reprendre un tupper-ware qui trainait chez moi depuis plus de deux mois, le jour où son frère s'est marié et qu'il m'avait fait profiter des restes. Il repart travailler vers 17h00.
Ce que les journées sont longues quand je ne vais pas au bureau. Je comprends maintenant pourquoi je suis tant attaché à y aller tous les jours.

Le 28 Juillet 2001

Jean's.

J'ai réussi à convaincre ma copine de rentrer sur Nancy ce week-end. Au début, elle devait rentrer vendredi soir pour préparer une partie des cartons qu'elle désire emporter à Mulhouse assez vite. Elle prend aussi son lundi matin pour pouvoir avoir le temps de les finir le dimanche soir, et le temps le samedi de courir après un déménageur qui veut bien lui emporter ses 4-5 mètres cubes pour pas cher.
À cause de la table basse qui n'est toujours pas chez elle, elle m'appelle le vendredi vers 16h40 pour me dire qu'elle ne peut pas venir. Elle attend sa table pour samedi. Je lui dis qu'il en est hors de question, que c'était prévu qu'elle rentre le vendredi soir et que pour sa table, je vais tâcher d'arranger le coup avec Crozatier par téléphone. Ce que je fais en moins de 5 minutes : samedi prochain, le 4 août, je précise. Ma copine rentrera ce week-end et en plus ne repartira lundi matin.
Vu qu'elle n'a pas envie de voir les déménageurs toute seule, elle essaye de me convaincre de le faire avec elle. Je lui dis qu'il n'en est pas question le samedi matin : je fais les courses de la semaine. Et l'après-midi, c'est fermé. Je sais déjà que c'est moi qui vais m'y coller tout seul quand je devrai partir pour Lausanne.
À ce propos, elle est très fière de moi. Elle veut maintenant que je prenne un certain standing (surtout depuis qu'elle m'a vu dans une chemise pour son anniversaire). "il faut que tu te rachètes des jean's propres, neufs, pas troués, des chemises et que tu changes pas mal de tee-shirts de ta garde-robe." Je sais déjà que ça va m'énerver. Elle a réussi ce week-end à me faire acheter pour 250 francs de jean's. Elle a eu la chance que mon short soit le dernier utilisable.

Le 27 Juillet 2001

Surestimation.

Depuis mardi après-midi, je sais que je n'ai pas le CAPES. Ce n'est pas grave, mais j'attendais les notes avec impatience, savoir ce que valait ce que j'avais fait. C'est en partant à la fac ce matin que j'ai eu le relevé de notes.
Pas déçu ! 2 pour l'épreuve de cours. J'avais fait un cours sur la manière de dénombrer à l'aide des tableaux, diagrammes et arbres. Apparemment, ça n'a pas plu. Je me demande bien pourquoi, parce que j'étais assez content de moi, et le jury --apparemment donc-- l'avait l'air aussi. Je me demande s'ils reçoivent une formation pour ne pas faire transparaître leurs sentiments durant un oral.
Par contre, la deuxième épreuve --sur dossier comme ils disent-- consistait à donner des exercices sur un thème donné avec heureusement l'aide d'ouvrages. Le gars qui m'a questionné après mon exposé m'a gentillement fait comprendre qu'il y avait deux exercices (sur 4) hors-sujet. Sachant que mon premier exercice proposé était un "vrai-faux" pour lequel j'ai milité, ça me faisait un seul vrai exercice dans le thème. Pourtant "ils" m'ont mis 5,8. Comprends pas.
Du coup, je loupe l'admission de 9 points. Heureusement que j'ai profité de l'expérience d'un oral en allant me perdre deux jours de suite au lycée Lakanal à Sceaux, parce que sinon, j'aurais pu avoir pas mal de regrets à dépenser de l'argent (train, R.E.R., restaurant...) pour une si petite compensation.

Le 26 Juillet 2001

Dermatologue.

Ma copine s'est inquiétée il y a quelques temps du grain de beauté que j'avais sur le ventre.
Lundi, j'ai pris rendez-vous pour aujourd'hui chez la dermatologue. Toujours agréable, elle m'a dit que ça ne craignait rien, mais qu'elle allait tout de même l'enlever, par précaution. Aussi, je lui laisse 150 francs. Alors qu'elle essaye d'utiliser la carte Vitale pour me faire rembourser plus vite, on parle un peu. Elle commence à me proposer ses services d'épilation au LASER... Je lui demande pourquoi --elle a bien sûr vu mon dos quand je lui ai demandé de vérifier si il y avait des grains de beauté alarmants. Elle insiste, en disant qu'il y a un marché de l'épilation. Je la questionne un peu. Elle me répond que c'est en cinq séances, 20% à chaque fois, et qu'il n'y a pas de personnes qui ont fait ça depuis assez longtemps pour prétendre que c'est définitif. C'est ce qui me rebute à essayer. parce que j'aurais pu voir la réaction de ma copine quand elle m'aurait vu sans poils. Mais ce côté définitif freine mes ardeurs d'épilation. Je lui dis que j'en suis trés fier. Elle me redonne en rendez-vous même jour, même heure la semaine prochaine.
Un copain n'a rien trouvé de mieux à me dire que je pourrissais de l'intérieur, rapport à tout ce que j'avais pu demander à la dermatologue : les grains de beauté les titis, le kyste sur la tête, le papillôme verruqueux... Il ne perd pas une occasion de me faire sentir que je vieillis.

Le 23 Juillet 2001

Touche.

Le copain qui doit déménager la semaine prochaine se propose de m'emmener faire des courses aujourd'hui lundi.
On erre chacun de notre côté dans les rayons. Je me retrouve dans le rayon des petits-déjeuner. Je parle fort en disant que toutes les céréales sont au chocolat. Je voudrais autre chose. Une fille, entre 25 et 30 ans, les cheveux châtain clair, plutôt mignonne, s'arrête à proximité de moi :
- Ben ils sont là, me fait-elle en pointant les céréales au chocolat.
- Oui je sais, mais je voudrais plutôt autre chose.
- Il y a les autres par là...
On embraye sur les différentes céréales. Je lui montre les Kellogg's Extra, du doigt dans les rayons et dans ma main.
- Ah non ! je préfère celles-là relance-t-elle en montrant les Fruit'N Fibre. Je les trouve trop lourdes les Kellogg's Extra.
- Bof, je lui fais. Moi, j'aime bien.
- Ah non, pas pour le matin.
- Ah, moi je les mange le soir. Pour le matin c'est évidemment les tartines avec le chocolat.
Soudainement, mon chauffeur-copain s'immisce dans la conversation :
- Qu'est-ce que tu dis encore ? Je lui explique ce qu'il en est. La nana se barre. Je lui dis que je le hais. Qu'il me casse un super coup... On épilogue là-dessus.
Le soir, j'en parle au téléhone. Je constate qu'elle a du nous prendre pour la plus fabuleuse paire d'homos qu'elle n'a jamais vue...

Le 22 Juillet 2001

Table.

de salon. Ma copine avait prévu de s'en acheter une pour mettre chez elle à Mulhouse. Elle voulait m'emmener dans la banlieue, où il y a les magasins de vente en kit. Je lui ai dis que je ne voulais pas bouger du centre. Elle m'emmène chez Crozatier, hier samedi, près du centre-ville.
On y arrive en fin d'après-midi. On navigue dans le magasin, en évitant les vendeurs. On se retrouve dans les bas-fonds de l'immeuble, dans des endroits non-aménagés. On retrouve des meubles en bon état, mais invendus. Avec de vraies ristournes. On voit bien que les meubles sont là depuis un certain temps. On voit d'ailleurs une table basse, comme elle la voulait. Pas de prix. Je remonte dans les endroits fréquentables et trouve une personne qui ressemble au patron. Il voit que je suis étudiant, et je vois qu'il est le patron (ou du moins un décideur). Il me suit et nous propose un prix après être allé regarder le prix de vente originel. On demande aussi le prix de celle qui a au-dessus --même si on a bien vu auparavant que la table était mise à prix à 3500 francs. Il nous en propose 1000. Ma copine n'est toujours pas très chaude pour laisser 1000 balles alors qu'elle prévoyait n'en laisser que 500. On parle un peu du meuble de la qualité Je lui dis que j'ai un oncle bûcheron et que je sais reconnaître quand un meuble est beau. Je lui précise aussi que ce n'est pas moi qui paye. Ma copine est très réticente au prix-là. Elle en propose 500. Il dit 700. Elle est d'accord. On la remonte au rez-de-chaussée. Un gars nous remplit l'acte de vente, et on commence à l'emporter :
- La voiture est loin ? L'incrédule :
- Nous sommes à pieds. Il se propose de la livrer dans la semaine. Je sais déjà que ça ne va pas être facile...

Le 21 Juillet 2001

Teuf-Teufs.

Je suis à Mulhouse pour le week-end --qui a commencé jeudi soir. C'est le week-end de la grande parade de Mulhouse. De vieilles voitures, de collection, anciennes... vont se regrouper jusqu'à dimanche après-midi, et défileront ce jour-là dans les rues de la ville.
Ma copine me l'a signalé hier quand elle est revenue de son travail. On est ressortis pour voir les premières arrivées, près de la mairie. On a patienté pas mal, en faisant notre choix... On y est retournés aujourd'hui, et surtout ce soir. La ville (?) avait aménagé plusieurs sites où étaient regroupées quelques voitures --je n'ai pas encore compris comment ils avaient fait ces choix de regroupements-- autour desquelles des groupes de musiciens faisaient une représentation. On a écouté un peu de musique traditionnelle, du jazz, pas mal, et aussi des groupes de personnes assez âgées, qui faisaient du bon jazz, avec une batterie, une contrebasse, et un clavier. Il y avait aussi ce groupe de cuivres : deux trompettes, une clarinette (en bois !) et une fille qui jouait du trombone à coulisse.
Un bon petit week-end, où je ne me suis pas ennuyé comme je le redoutais tant avant d'y aller passer ces trois jours.

Le 13 Juillet 2001

Bague.

Cela faisait quelques temps que ma copine me faisait passer devant les bijouteries à regarder les bagues. Aussi, pour son anniversaire, j'ai décidé de lui en offrir une.
En discutant avec un copain (celui qui a trouvé sans chercher), on s'est aperçu comment on était encore attachés au symbole de la bague au doigt. À sa copine, il n'en a jamais offert, et pourtant, il lui a offert pas mal de bijoux. De mon côté, pareil. Jamais de bague jusqu'à ce soir. Elle ne le sait pas, que c'est une bague, même si elle doit s'en douter, à force de "faire passer des messages" en stagnant devant les bijouteries : Agatha, Baiser Volé, mais pas de vraies. C'est pourtant de là que vient mon cadeau.
J'avais aussi mis les petits plats dans les grands. Je m'étais redouché, j'avais passé l'aspirateur, le ménage était grossièrement fait, la vaisselle faite, l'évier propre, le linge plié, pas de lessive à faire. J'avais acheté des beignets de crevettes chez le traiteur chinois, ainsi que du poulet à la citronelle, des entrées cuites à la vapeur, des sauces pour accompagner tout ça.
Pour l'occasion, j'avais ressorti la chemise qui m'avait servi lors de la soutenance de la thèse. Pour faire une vraie surprise, je l'avais même forcée à aller voir sa soeur pendant une heure, afin de me laisser un peu de temps de tout faire.
Elle a aussi fait l'effort de mettre une belle robe pour l'occasion, une bleu marine, en velours, sans soutien-gorge, avec simplement ce vêtement sur elle.
J'ai pris soin de bien présenter les plats.
J'espère avoir été à la hauteur de son événement.

Le 11 Juillet 2001

Suiveurs.

Comme d'habitude, je rentre à la maison avec un copain. On passe près du bâtiment du premier cycle, et après, c'est tout droit.
Mais aujourd'hui, je l'attends sur mon vélo le temps qu'il me rejoigne. C'est alors qu'on regarde passer devant nous une superbe fille, avec un pantalon près du corps. Il me demande si je veux la suivre un peu. Elle ne prends pas le chemin que nous prenons d'habitude, mais on la suit quand même. Un détour en perspective. On ne marche pas trop vite, ni trop lentement. Suffisamment pour la rattraper, et ne pas la doubler, même si on aurait bien regardé quelle tête elle avait. On discute nonchalement de sujets divers. Reconnaissance de la parole, et aussi un peu de géométrie non-euclidienne. De temps à autres, je lui dis que je l'écoute à moitié, hypnotisé par le bassin de la nana. Il me répond qu'il est dans le même état d'esprit, qu'il parle pour faire croire qu'on n'a pas fait un détour exprès pour elle --même si ça aurait pu la flatter.
On marche comme ça tous les trois pendant un petit kilomètre. Son portable sonne. Elle s'arrête pour parler. On ne peut pas s'arrêter nous aussi. On ralentit, et on la double, contraints. Je me retourne quand même pour voir son visage... Nous revoilà sur la route, entre mecs, l'un raccompagnant l'autre.

Le 2 Juillet 2001

Portable.

Je piaffe d'impatience toute la journé en attendant 18h00 pour appeler le prof de Lausanne.
Je le joins, non sans mal, parce que personne au labo ne sait comment appeler un portable en Suisse. C'est comme si on appelait une ligne fixe, tout simplement. Je tombe sur la boîte vocale.
Le prof me rappelle une demi-heure plus tard, lorsqu'il sort de la conférence à laquelle il assistait. On parle un peu détails techniques : si j'ai une femme, des enfants, si je viendrai habiter la ville... Je lui dis que tout va bien, qu'il n'y a aucun problème. Je lui explique un peu ma vie privée. Il comprend. Tout se passe merveilleusement. Je vais à Lausanne l'année prochaine pour au moins une année.
Je me jure de reprendre le journal sur le web. L'expérience peut être très intéressante.