Le 24 Juillet 2002

NY.

Je l'avais promis à ma copine : on visiterait au moins un musée de Lausanne quand elle serait là. Il y a le musée de l'Hermitage, avec son exposition sur les peintres américains impressionnistes, et aussi le musée de la photographie, avec une exposition temporaire sur New York après New York, relative aux événements du 11 septembre 2001. J'ai pris ma journée (plus facile à faire vue l'absence du chef) pour y aller. C'est sûr qu'avec la fête de la veille, on ne se lève pas très tôt.
On arrive quand même devant la porte du musée. Il est ouvert. On avait eu la prudence de se renseigner avant. 8 chf l'entrée. C'est un bon prix. Reste à voir ce qu'on va voir.
L'exposition est assez bien fléchée. On voit les photographies sur New York. Avant, pendant, et après. Je reste plus impressionné par pendant que par le reste. Il y a neuf volets, avec à chaque fois un court texte qui explique les photographies à venir. Ça reste très pro-américain. Mais l'exposition vaut le coup. Ma copine est contente. Ça nous a bien occupé dans la journée. Demain, elle viendra avec moi au bureau pour tâcher de travailler un peu ses concours. Il lui faudrait un sujet sur le 11 septembre...

Le 23 Juillet 2002

Noah.

J'avais dit à ma copine que les billets d'entrée au festival Paleo seraient son cadeau d'anniversaire. Je ne sais pas si elle est consciente que c'est pas loin de 1000 balles. Je ne suis pas regardant parce que j'ai suffisamment d'argent pour ne pas avoir à regarder les sommes comme celles-là. Sans compter les voyages en train pour se rendre à Nyon.
Aussi, je rentre tôt cet après-midi pour ne pas être en retard à l'ouverture des portes. On sent dans le train les gens qui y vont aussi. Arrivés en gare de Nyon, on voit déjà le flot de spectateurs. Nous, on se demande par où il faut aller. On suit un peu le mouvement. On voit un espèce de tram devant la gare. On se renseigne auprès d'un agent de la gare. Il nous dit que c'est bien celui-là, mais il est déjà plein. On attendra le prochain, dans dix minutes. En plus c'est gratuit. On en profite pour s'organiser pour le retour. La femme de la gare nous donne un papier avec les horaires des bus. Toutes les demi-heures, ça semble pas mal.
Les dix minutes sont passées. On trouve vite des places assises dans le tram qui nous conduit sur le site. Amusant le tram qui quitte la ville. Sur le plan c'est marqué qu'il va jusqu'à la cure. Je me demande si c'est la ville où maman allait acheter les chocolats suisses à la frontière quand elle travaillait dans l'Ain, il y a déjà longtemps.
Il fait une chaleur à crever. On va avoir chaud, tous. Il fait super beau, ce qui est plutôt bien aussi. On suit le flot de gens. Il y en a qui vendent des billets au noir. Je me demande combien ils les vendent. Les miens m'ont coûter 40 chf parce que je les ai pris à temps (avant le 31 mai). 250000 personnes attendues sur 6 jours, ça fait pas mal de personnes par jour... On sent la concentration de gens. Tous convergent vers les portes d'entrée. Il y a ceux qui ont pris les abonnements aussi. Les privilégiés. On passe sans problèmes. Une fontaine. Personne en train de se baigner dedans. Curieux. On avance doucement. On voit les gens avec un espèce de tableau où tous les participants sont répertoriés. Pourquoi on n'a pas ce tableau nous aussi. On trouve une place à l'ombre du hangar monté pour éclairer la grande scène. Là où il va y avoir le concert de Yannick Noah. On vient surtout pour lui aujourd'hui. Ça se remplit petit à petit. C'est lui qui ouvre le festival en plus. On voit les écrans géants sur les côtés, avec des bras et des têtes, qui sans le savoir, servent aux techniciens pour les réglages. Il y a des morceaux de bois par terre. Je ne sais pas a quoi ça sert. On attend pas mal. Plus d'une heure en avance qu'on est arrivés. Mais ça prend forme. Les gens s'amassent devant la scène. Ma copine est contente, on a pris une bonne place. En plus on est à l'ombre, ce qui n'est pas négligeable par cette chaleur.
Un type aux longs cheveux mal peignés arrive. Il prend le micro, et présente succinctement Noah. On voit arriver les musiciens. Un bon moment. Noah prend le micro, et entame sa chanson. Je ne sais plus laquelle est-ce, mais avec un seul album à succès à son actif, on va peut-être bien avoir du déchet. À se demander si il va faire Saga Africa. Enfin. Il enchaîne. Il présente ses musiciens, ses choristes. Il essaye de soulever le public en le faisant chanter ou taper dans les mains. Il demande si ça va. On répond "oui" à tue-tête. Il dit qu'il n'entend rien. On recommence plus fort. Il dit que pour lui, on devra dire "ha hum." Je suis bien d'accord Yannick, mais ça fera moins de bruit, et nous on veut se fair entendre. Ma copine est sous le charme. En plus de la musique à sonorités jamaïcaines, elle est pas contre...
Il entame La voix des Sages (No More Fighting). J'aime bien celle-la. Je reprend le refrain en choeur. Ma copine se fait rappeler à l'ordre par une cadreuse : elle est sur les planches qui stabilisent le hangar technique, et ses balancements, ses sauts, ses danses perturbent le cadrage. Elle me dit que ça gâche sa fête. Je lui dis qu'on peut bouger un peu. Mias elle est contente de sa place. Les gens passent autour de nous. C'est pénible, surtout quand ils ne fument pas que du tabac. Le voilà qui discute avec le public. Il promet de descendre dans la foule... Dans peu de temps. Je n'y crois pas trop. Mais 5 minutes après, le voilà dans la foule. Il ne peut pas faire le tour de toute la place réservée pour les spectateurs, il doit y avoir plus d'un hectare. Ma copine est contente. On le voit sur les écrans géants. Il vient parmi nous. Il s'arrête, repart de plus belle. Les gens lui font une haie d'honneur sans trop de mal. La foule n'est pas si dense que ça. Il passe a 3 mètres de nous. Ma copine dit qu'elle vibre... Je ne la pensais pas si groupie de Noah que ça. Il passe plus loin, et on le voit reparaître sur la scène. Il annonce :
- Merci pour le coup à boire. hein.
-...
- Merci pour la... bière. Ici, on n'a que de l'eau... Ils nous prennent pour des sportifs.
Jamafrica, Jamaïque, Jamafrica... Et c'est reparti. Une heure et demie après le début, les musiciens rentrent. On les rappelle. Il revient. Il chante une version édulcoré de la Marseillaise que je n'aime pas trop. Il repartent tous. Ils reviennent chanter Simon papa Tara. J'aurais été déçu s'il ne l'avait pas chantée. Un bon moment.
Ça se finit malgré tous les rappels. On se dirige alors vers la suite qu'on avait prévue (une dame nous a prêté son tableau). Saian Supa Crew n'est pas sur la grande scène, mais sous le chapiteau. On voit ce que c'est. Un chapiteau de cirque, avec toute la technique pour un concert. Je ne vois par contre pas d'instruments sur la scène. En tout cas le public est au rendez-vous. Les voilà. Ce n'est pas ma tasse de thé mais ma copine voulait les voir. On avait choisi justement d'y aller le mardi et le vendredi d'après le programme publié.
Un peu de musique, beaucoup de scratch. Les plus célèbres sont les mieux. On ne reste pas jusqu'à la fin, ma copine constate que je supporte plus que je n'écoute. Elle aussi en a assez. On a justement un moment pour manger. On visite le site par la même occasion. Des stands de toute sorte. Des endroits où manger, avec des spécialités du monde entier : asiatique bien sûr, mais aussi italien, franco-suisse, de la tartiflette, mexicain... Et aussi des stands pour tout. Je me suis promis de m'acheter un tee-shirt du festival. Avec une tête de cyclope qui me fait penser aux Simpsons, logo de leur festival. Sympathique cette tête.
On prend place sur les tables montées. Ça me fait penser aux bals ou aux fêtes dominicales dans les Vosges, avec des bancs en bois, des tables constituées de deux traiteaux et d'une porte. On prend nos sandwiches. On ne pensait pas qu'il y aurait autant à bouffer sur le site. Mais de toute façon c'est un peu cher. Nos sandwiches sont garantis naturels 100 %, avec de la salade, de fromage, du jambon, du beurre pour le mien, des tomates. Et du bon pain. Ils sont bons. Ma copine est contente. On va quand même se payer une glace pour le dessert. On visite encore les endroits où ne nous sommes pas allés. On revient par le côté droit de la grande scène. Ce sont les Pet Shop Boys qui font leur show, avant de laisser la place à MC Solaar, que ma copine a déjà vu. Ils le font encore les vieux papis. Avec leur son techno. Pas mal. Dommage, il a bien fallu manger, on n'a pas pu regarder tout leur show. Mais le quart d'heure qu'on a eu nous a bien plu.
Encore de l'attente pour MC. Cette fois, on choisit de se mettre devant la scène. Encore pas mal d'attente. Cette fois, nous sommes debout. Au moins, pour Noah, on avait attendu assis dans l'herbe. Je me demande comment sera cette dernière vendredi quand nous reviendrons. Puis le gars aux long cheveux revient nous dire que c'est le poète des temps modernes qui est là.
On ne le voit pas tout de suite. C'est un vrai show qu'il nous propose avec plusieurs tenues, avec des pauses pour qu'il se change, pour que ses danseurs et ses deux danseuses se changent aussi. C'est de la danse de rue, mais j'aime bien. Du hip-hop. La scène est rétrécie volontairement mais il y a une scène sur la scène. L'équipe de Solaar joue avec ça. Il chante quelques extraits de son dernier album. Ça me donne envie de l'acheter. Il nous gratifie de son dernier single Inch' Allah. Il chante aussi Caroline, et bien sûr Bouge de là. Ce que j'aime bien c'est qu'il communique avec le public. Outre les classqiues "ça va ?", on sent qu'il est bien sur scène, et qu'il s'y sent bien. Il sourit de temps en temps comme un gamin à qui on a offert le cadeau qu'il n'osait demander. On est contents de notre concert. En plus MC est à quelques mètres de nous. Ma copine me dit que ça n'a rien à voir avec le concert auquel elle était allée avant. C'est mieux tout près. Elle est contente aussi.
Il est déjà une heure du matin. On n'aura pas trop le temps d'aller voir Sergent Garcia que ma copine voulait voir aussi. Ils sont sous le chapiteau, mais c'est sur la route pour reprendre le bus. On s'y arrête un peu. Il y a déjà des gens saouls qui naviguent autour de nous. Des jeunes qui dansent. Les vieux rentrent. Elle écoute quelques morceaux. J'ai du mal à accrocher à cette musique. Elle le voit bien. Après 4 chansons on rentre. On se dirige vers les arrêts de bus, affrêtés pour l'occasion. Il est deux heures du matin. Avec les trois quarts d'heure que peut demander le voyage de retour jusqu'à Lausanne, on n'est pas couchés.
Elle commence par m'engueuler parce que je ne bouscule pas les gens pour essayer d'avoir des billets. Le gars me dit que c'est dans les guérites, un peu plus loin, qu'il faut acheter les billets. Deux fois 15 chf. Quand même. Ma copine se met juste devant le gars. Le bus arrive, elle est la première montée. Je sais que j'aurai une place. On passe par Morges, et de là, on rentre par l'epfl sur Lausanne. Heureusement qu'on n'habite pas très loin de la gare. Il est tard, on se couche, les oreilles pleines de musique, et la tête pleine de souvenirs.

Le 22 Juillet 2002

Sous-titres.

Le lundi, c'est moins cher le cinéma en Suisse. On a décidé d'aller voir Men in black 2.
La séance est à 21h00. Ce qui nous laisse le temps de manger tranquillement. Le téléhone sonne au moment de partir. Je pense que c'est sa soeur. On tente de répondre mais ça raccroche. Ma copine rappelle. Ça sonne occupé, c'est le répondeur qui décroche. Elle réssaie 20 secondes plus tard. Je lui dis que si c'est pour tomber sur le répondeur, elle me donnera 60 centimes :
- Ok je te donnerai 60 centimes. Non je t'ai payé le journal télé. Je ne te dois rien.
On arrive au cinéma à l'heure. Une équipe d'Indiens ou de Pakistanais est derrière nous. Ils n'arrêtent pas de parler. Moité anglais moitié "je-ne-comprends-rien"." La salle se remplit petit à petit. Les pubs commencent. En fait ce sont des diapos. On entend les gens croquer leur pop-corn. Mon voisin de droite, qui n'a pas arrêté de jouer avec son portable (il doit avoir un jeu dessus, genre shoot-them-up) le décroche pour appeler quelqu'un. Je me contiens et ne dis rien pour l'instant. La voisine de gauche de ma copine se retourne pour faire une remarque à nos énergumènes de derrière. Ils se calment un peu. C'est lorqu'une autre personne de notre rang leur aura fait une deuxième remarque qu'ils se tairont. Le film commence. Mon voisin se lève, se penche vers moi et me dit que je peux prendre sa place. Il me dit qu'il a des obligations de santé. Je ne comprends rien. Je reste à ma place. Dès les premières paroles, ma copine me dit qu'elle n'aime pas le cinéma en Suisse. C'est de la VO, sous-titrée en allemand pour la première ligne et en français sur la deuxième ligne. Les gens de devant font toujours un peu de bruit. Le film se passe bien, jusqu'à l'entr'acte. Ça surprend toujours. Certains sortent se recharger en pop-corn ou autre boisson. Ma copine dit qu'ils pourraient relancer le film pendant qu'ils ne sont pas là. J'objecte en disant que je préfère les attendre plutôt que d'être dérangés à nouveau quand le film recommencera. J'ajoute qu'on a suffisemment été dérangé comme ça.
À la fin du film, elle dit quand même que tout n'est pas traduit dans le film. Et que ce n'est pas traduit comme elle l'a compris. On ira peut-être voir la VF.

Le 21 Juillet 2002

Charlie.

Comme ca peut arriver de temps en temps on s'est engueulés cet après-midi. Tout ça à cause du chocolat. Elle en a mangé toute la semaine, et tout à l'heure elle cherchait encore à en manger. Je lui ai dit fermement que ça suffisait, qu'elle en avait assez mangé. Elle s'est levée, en colère contenue, puis a pris son livre et est allée dans le lit pour lire. Je me suis ravisé et suis allé m'excuser. Elle recommence à râler en me disant des mots pas très gentils. Je suis parti fâché à mon tour. Elle s'est levée pour venir se faire pardonner. Voyant qu'on en avait tous les deux besoin, je lui ai demandé si elle voulait aller se promener. Il était un peu tard (20h15 il me semble), et qu'on devait rentrer pour voir "le petit prince a dit."
On a fait un tour en ville, et restant le plus souvent possible parallèles au lac, pour ne pas avoir à monter ou à descendre. Lausanne est faite comme ça : si on ne reste pas dans les lignes de niveau on se mange tout de suite 10 mètres de dénivelé. On a marché trois quarts d'heure, et on commence à rentrer. On se retrouve dans la rue en-dessous de la mienne. On traverse la rue pour regarder la vitrine des antiquités. On voit le mur près de la porte recouvert entièrement de photos. On remarque assez vite que ce sont les photos des meubles qui ne sont pas visibles. Je trouve le lampadaire en photo suspendu dans le fond de la première pièce. On continue un peu à chercher les autres meubles en photo. Elle est contente, notre dispute est oubliée : il a suffit de jouer à "chercher Charlie."

Le 3 Juillet 2002

Winamp.

Comme d'habitude avec les copains restés à Nancy, on converse par mail interposé. Encore une fois, on parlait de géométrie hyperbolique avec un copain, et puis subrepticement, je gueule un peu contre mon PC qui ne veut pas lire un cd de Vangelis : See you later. Je suis un peu contrarié surtout que tous les autres CD, même les gravés, il veut bien les lire.
Le copain me répond en me posant quelques questions puis en me suggérant quelques solutions, je lui dis alors que le PC ne veut rien entendre. Il me dit qu'il faut que j'utilise alors Winamp. Il me met le lien pour que je puisse aller le télécharger. Je commence par regarder si le logiciel n'est pas installé. Le PC me répond après le lancement que ma version est trop vieille, ou bien qu'elle dépasse de la mémoire. Je vais donc sur le site. Outre quelques problèmes pour savoir quelle version prendre ou autres, j'y arrive enfin. Je lance alors la nouvelle version updatée de winamp. De nouveau un message d'erreur. J'en ai marre, je laisse tomber et reviens à mon bon vieux CD player pour écouter ma musique au bureau. Aujourd'hui, je n'écouterai pas de Vangelis.
Peu de temps après, je change de cd. Je mets un cd gravé qu'un autre copain de Nancy m'avait fait, avec des vieux trucs des années 80. Je mets le cd dans le lecteur, je laisse la machine faire, quand une élève en thèse vient dans mon bureau me poser une question. Je m'arrête dans mes tâches, et écoute son problème. La musique dans les oreilles n'aidant pas, je vais pour faire une pause. Je vois que winamp est lancé, et que le cd est lu par winamp. Je n'y comprends plus rien. Je rigole un bon coup. Winamp a lancé le cd gravé (puis les autres dans le reste de la journée) alors qu'à l'installation, le logiciel a râlé pour dire qu'il y avait un problème de carte son qui manquait.
Je relate ces faits au copain qui m'avait conseillé Winamp. Il me répond :
"L'informatique est une science exacte... ou presque."
Presque... ouais.