Le 31 Mai 2000

Admissibilité.

Au CAPES. C'est ce que je viens d'apprendre. Je ne suis pas étonné. L'année dernière, je l'avais loupée de 3 points alors que je n'étais allé qu'à l'une de deux épreuves. Ne pas y être m'aurait peiné. Par contre, je ne suis pas admissible à l'oral de l'agrégation. J'ai envie de dire "heureusement". Je me serais senti obligé de réviser. De relire des leçons. Et je n'ai vraiment pas que ça à faire en ce moment. Surtout que mon prof s'en va pendant un mois. On doit se voir dans quelques minutes pour discuter sur le programme de son absence : rédaction, recherche, examens de septembre, et tout le reste. Toute son humanité : le voyage en Suisse, ses collègues, ce qu'on pense d'eux...
J'irai à Paris pour l'oral du CAPES. Je dormirai chez un copain. J'irai peut-être aussi dépenser mon argent dans des cd et des bd. Une bonne raison d'aller dans la capitale. Je ne sais pas où sera ma copine par contre à ce moment-là.

Le 30 Mai 2000

Ralph.

Matthieu : enlève le /dev/null de ton .forward.
Ça permettra à Christophe et à moi de pouvoir t'envoyer des mails.
C'est ce que j'avais mis sur ma page web pour être sûr qu'un copain qui râlait que nos mails ne lui parvenaient pas sache que c'était bien de sa faute, et pas de la nôtre. Surtout que l'on a pu parler ensemble sur IRC. Mais rien ne passait comme mail entre lui et moi.
Pourquoi Ralph ? C'est en réfèrence à une bande-dessinée en ligne. C'est un synonyme de maladroit, voire idiot, niais, naïf.

Le 29 Mai 2000

Examens.

C'était celui de mes élèves ce matin. J'ai corrigé leur copies cet après-midi. Pas terrible. Je me demande d'où ça vient. J'ai l'impression qu'en td ils comprennent tout ce que je leur raconte. Et devant la feuille, ils écrivent des conneries. Des fois des absurdités. Ils disent qu'ils comprennent juste pour me faire plaisir ?
Enfin. 25 copies à corriger. Surtout que ce soir, ma copine sera là. Elle vient jusqu'à demain après-midi pour taper son "dossier" : un genre de mini-mémoire, qui sera le point de départ à des questions lors d'un oral éventuel pour la suite de ses concours. Je le relirai de toute façon pour y voir les fautes qu'on peut éviter. Il faudra que j'y aille doucement si je ne veux pas la chauffer. C'est normalement en partant de discussions comme ça qu'on s'engueule. Et ce n'est pas le moment.
Je tâcherai de voir si mes étudiants sont reçus. Il y en a pour lesquelles j'ai été agréablement surpris.

Le 26 Mai 2000

Rester.

Je suis rentré en voiture grâce à un copain qui était aalé par ses propres moyens à la Madine. Heureusement. Ça nous a permis de gagner plus d'une heure par rapport au départ de là-bas en car.
Comme ça j'ai pu faire un peu plus de chose chez moi le soir, même si j'étais fatigué. J'en ai profité pour nettoyer mon réfrigérateur. C'est la première fois que je le nettoyais. Ma copine sera contente quand elle viendra. Je vais l'appeler d'ailleurs. D'un commun accord, on a décidé qu'on ne se verrait pas ce week-end par rapport aux choses que l'on a à faire chacun de notre côté.
Cependant, elle a insisté lourdement pour que j'aille dans les Vosges chez ma grand-mère, celle qui est tombée, pour pouvoir y rencontrer maman, qui y est depuis plus d'un mois déjà. Je lui ai dit que je ne voulais pas encore rebouger ce week-end. Il y avait moyen que je reste bien tranquille, sans voir beaucoup de monde. On s'est un peu pris la tête. Surtout qu'elle est stressée en ce moment à cause de l'attente des résultats de ses concours. Elle devient superstitieuse : elle ne veut pas me dire la date de ces derniers sous prétexte que les trois années passées, ça ne lui a pas porté chance.
Je fais de mon mieux pour lui changer les idées. Au téléphone, ce n'est pas si facile.

Le 25 Mai 2000

Emballage(s).

Hier, on a vraiment mal mangé. On était à la limite de combler notre faim avec des petits gâteaux secs.
Mais à midi, on a bien mangé. Du lapin (industriel, ça, ça se sentait bien), et des pâtes. Simples, mais ça plaît toujours. En plus j'ai eu droit à un supplément de gruyère avec mes pâtes parce que j'ai trouvé deux morceaux de plastique --genre cellophane-- dans mon repas. C'est le naturel qui revient au galop. Même si je sais que c'est une collectivité et donc que les repas sont en conséquent, je trouve toujours moyen de râler sur la qualité du service. Je me souviens de ces moments avec maman. On alait au restaurant, et elle commençait à critiquer tout ce qui n'allait pas dans le service. Le pain qui n'est pas mis sur la table. On est obligé de demander la carafe d'eau --même si depuis il est vrai que l'on n'est plus obligé de la mettre d'office--, le serveur qui n'est pas propre, qui attend près de nous qu'on passe commande...
Le bon vieux temps, celui où elle travaillait. Je sais qu'elle aimerait bien retravailler. Non, plus exactement, refaire son boulot : serveuse. Mais ça ne plaît pas à son mari. Alors elle ne dit rien. Elle reste chez elle. Je me demande si il n'y a pas des jours où elle s'ennuie. Elle parlait aussi de passer son bac. Moi, je la poussais un peu à le faire. Un bac pro dans la restauration par exemple. Mais ça ne se fera pas.

Le 24 Mai 2000

Madine.

Je pars de chez moi pour la dernière fois du mois. Trois fois en un, ça fait de trop pour moi. Enfin, cette dernière escapade fut plus agréable car moins lointaine, et puis en connaissance de terrain.
Ce sont les trois jours de la Madine, une suite de conférences sur la pédagogie --alors que les profs qu'on a eus ne font jamais comme ça-- et aussi des formations générales --comme un cours sur les réseaux pendant deux heures.
Je vais là-bas surtout pour l'ambiance qui y règne. Les moniteurs se retrouvent tous ensemble. On se détend plus qu'on ne travaille.

Le 23 Mai 2000

Dernier.

Aujourd'hui, c'était la dernière fois que je voyais mes élèves --sauf le jour de l'examen. Au bout de trois ans d'enseignement, je commence à voir les gens qui stressent. Je n'étais pas comme ça moi. Je l'étais un peu, comme tout le monde. Pire, si je ne l'étais pas, c'est que ça allait mal se passer. Un peu de superstition. Il y a en une en particulier, une doublante, qui ne sait plus quoi faire. Par contre, elle a corrigé un des problèmes des années passées. Elle s'en sort bien dès qu'il s'agit d'appliquer certaines techniques. Mais je pense que je suis parvenu à lui faire comprendre ce que c'était que faire des maths. Par contre, je ne sais pas ce que ça va donner.
Ce que je regrette --même si on dit qu'il ne faut pas regretter, mais je ne trouve pas de termes plus appropriés-- c'est qu'après le dernier TD, j'ai proposé à deux élèves de monter dans mon bureau pour leur filer une copie de la correction des examens passés. J'espère qu'ils se feront des copies entre eux. Pour pas qu'il y ait privilège. De toute façon, il y en a un des deux que je serai amené à revoir : il conserve mes cassettes des "Mystérieuses Cités d'Or". Je l'ai même invité chez moi.

Le 20 Mai 2000

Cueillir.

Ma copine me reproche souvent de la monotonie qui s'installe dans notre relation. En fait, elle dit aussi qu'on ne "parle" pas souvent. Ou pas assez.
Elle est arrivée à 7h30 ce matin. La veille, je lui avais reproché le fait qu'elle ne soit pas là --une fois de plus avais-je ajouté-- pour mon retour. Elle m'a demandé si je voulais qu'elle arrive tôt le lendemain. Je lui ai dit que oui, pour se faire pardonner.
En fait, elle est revenue se coucher auprès de moi. On a parlé quelques minutes. Mais je n'avais pas trop la tête à ça : je m'étais couché trois heures auparavant...
Vers 11h00, on se réveille tranquillement, comme si on avait fini notre nuit. On commence à causer. Il est vrai que notre principal sujet de conversation, c'est l'enseignement et l'éducation. En général, et celle de nos enfants en particulier. Elle donne des cours particuliers à une élève de C.E.1. Elle me raconte comment ça se passe. Et moi je lui parle de mes étudiants. Vers 13h00, on se décide pour se lever, et vers 14h00 pour partir, moi, faire mes courses, et elle les siennes. On a parlé plus de 3 heures. Je lui fais remarquer. Je lui dis aussi que la veille on a parlé environ une heure au téléphone, et que c'était moi qui payais. Elle me rit au nez. Je la trouve belle.
Le soir, comme tous les samedis lorsque nous nous retrouvons seule chez nous, on regarde "charmed". Le sujet du jour c'est la rencontre des trois soeurs avec Barabas, qui utilise la peur des gens. Elle me demande ce qui me fait peur. Je lui répond assez vite : "que tu me quittes". Elle arrête de parler. Je la connais. Je savais qu'elle allait me le demander. Et ma réponse est venue instantanément. Au bout de 6 ans, j'arrive encore à la surprendre.
Je ne sais plus à quelle occasion, mais elle aussi a r&eacut;eussi à me cueillir le lendemain.

Le 19 Mai 2000

Inhibition.

Je ne sais pas d'où ça vient, mais dès que je parle d'une de mes entreprises à quelqu'un, je ne la poursuis plus pendant quelques temps. C'est comme ça que j'ai laissé tomber le journal papier. C'est comme ça que je n'arrive pas à faire beaucoup de musique --du moins pas autant que je le voudrais. C'est aussi pour ça que je ne fais pas de maths chez moi. En fait, c'est la cause de la suspension de beaucoup d'activités. L'écriture principalement, il est vrai. J'en parle comme si c'était fini.
Par contre, je fais encore l'effort pour tenir ce journal à jour. Ça doit être parce que plusieurs personnes sont au courant. Alors je le maintiens au moins pour elles. Je sais même qui vient voir ce journal. Par exemple l'amie qui vit en Normandie, loin de son "copain".
Je ne vois pas pourquoi cela ne m'inhibe pas. Je ne vois aussi pas pourquoi je ne prends pas sur moi pour continuer l'écriture. Pourtant, ça ne sert à rien. C'est juste une satisfaction personnelle. Je sais pertinemment que je ne fais pas de la grande littérature. Ne serait-ce que certains jours passés. Je tâche d'être lucide sur leur valeur littéraire. Il y en a qui ne valent rien...
Nous sommes rentrés d'Évry ce soir. Je n'ai pas pris mon cahier pour écrire. Il est vrai qu'un collègue de bureau était assis à côté de moi. Je n'aurais pas osé créer, de peur qu'il ne me lise. Alors que mon journal est disponible depuis n'importe où sur le web. Encore le paradoxe de l'exhibitionniste-voyeur.

Le 18 Mai 2000

Malaise.

Ce matin, c'était le départ pour Évry, préfecture de l'Essonne, en train, avec toute l'équipe de Probabilités.
C'est dommage d'aller à Paris aussi peu souvent et qu'en plus je n'y reste pas plus de temps. J'aime cette ville. Petit, j'aurais voulu y vivre. Maintenant, avec le recul, je ne sais pas si je supporterais. Par contre y aller souvent, ah ! ça oui.
On est allé là-bas pour les journées E.N.S. comme on les appelle --pour Évry-Nancy-Strasbourg. C'est une collègue de Nancy qui a ouvert les festivités. Un des profs l'a cassée un peu. Elle avait chaud. Moi, je ne trouvais pas. Sûrement que l'exposé y était pour quelque chose. Ensuite, c'est un gars de Strasbourg qui s'est lancé.
Alors qu'il entamait une démonstration des plus ésotériques, on entend un gros bruit provenant du bas de l'amphi --depuis que je ne suis plus de cours, je ne reste pas devant. Une liberté de discrétion. Le conférencier s'interrompt. L'intervenante précédente est tombé de sa chaise. Sachant qu'elle est enceinte, les femmes-profs accourent vers elle. Son directeur de thèse se lève aussi de sa chaise. Elle se relève difficilement. Ils l'accompagnent. Ça tombe bien : l'infirmière est de garde cet après-midi.
À l'heure de la pause, nous la revoyons, toute fraîche, les couleurs revenues. Plus de peur que de mal.
Ce qu'il y a de bien dans les conférences de ce style, ce sont les repas du soir. Loin des maths, mais près de la bonne bouffe. Les gens enlèvent un peu leur masque de prof. Ils apparaissent tels qu'ils sont : des hommes avec des idées sur un peu tout, souvent assez discutées. Nous rentrons vers 23h00. Une heure bien raisonnable. L'hôtel est le même que la dernière fois. J'appelle ma copine pour lui communiquer le numéro où elle peut me rappeler. On se parle pendant une demi-heure. Certaines personnes qui veulent faire de même commencent à s'impatienter. Je lui dis. Elle pense que je veux abréger la conversation. Je lui rappelle simplement que c'est elle qui appelle, donc qui paye. Et c'est Paris. Elle s'en moque. Il n'y a que moi à qui elle téléphone. On raccorche sur quelques mots doux. Elle ne viendra pas demain soir en fait.

Le 16 Mai 2000

Bob.

Je suis allé ce matin déposer mon dossier d'A.T.E.R. au rectorat pour l'année universitaire prochaine. Un peu d'argent pour survivre.
J'étais en vélo et je reprenais le chemin du retour --une demi-heure pour traverser Nancy-- quand j'entendis une voix : "ton chapeau... Tant pis il est trop tard maintenant" tandis que le-dit chapeau --un bob publicitaire-- passa devant moi sur la route. Je pris quelques risques mesurés pour m'arrêter en plein milieu de la route, le ramassai et attendis un peu que la circulation se calmât. La maman en face commença à dire : "par ici le chapeau". Je lui fis signe de loin que je le savais, que je les avais vus. Je rendis la chapeau à la mère. Elle me remercia. Je lui précisai que pour un chapeau, je préfèrais attendre un peu plutôt que de me faire broyer :
-Vous avez bien raison, me répondit-elle.

Le 13 Mai 2000

Oubli.

Le 10 mai, ça a fait 6 ans que ma copine et moi sommes ensemble. On devait se faire un cadeau ce week-end, mais le manque d'idée et d'argent nous a poussés à attendre encore un peu. Je lui ai demandé un sac de voyage --le mien qui a déjà une dizaine d'années tombe en ruines. Elle, elle ne sait pas quoi me demander. Quelque chose qui ne soit pas trop cher, pour ne pas se sentir obligée de me payer un truc de la même valeur et qui ferait trop cher. Pas de radio-cd alors.
J'ai pensé à des boucles d'oreilles "dormeuses". Elle porte toujours les mêmes depuis qu'il y a deux ans je lui ai offert une paire de ce style. Elle néglige trop les autres.
On a visité quelques bijouteries du centre-ville mais rien de bien folichon. Surtout vu les prix... 2200 francs ça fait très cher pour mon petit budget. Enfin. l'idée est là. Ce sera des boucles d'oreille de toute façon. Mais pour plus tard. Elle ne veut pas de bague.

Le 12 Mai 2000

Partir.

Ça n'allait pas fort ce matin. Je pense déjà à mon voyage à Évry la semaine prochaine. Encore une fois, je n'aime pas partir. Je ne vois vraiment pas ce qui ne va pas chez moi avec ça. C'est l'appréhension du départ. Comment sont les autres personnes face à un événement du genre ? Une semaine avant et ça commence à me travailler. En plus dans deux semaines je repars encore pour trois jours. Moins loin et moins seul, mais je pars quand même.

Le 11 Mai 2000

Kart.

Parce que je suis fan de Mario et de Mario Kart.
Un copain est passé hier soir. On commence à jouer. Je lui demande si il veut aussi manger un peu. De toute façon, moi je mange je lui dis. On se fait quelques 3-400 grammes de pâtes.
On joue quelques heures. Et puis vient le moment de penser à reprendre le bus. Il me dit qu'il a failli descendre en vélo, ce qui signifie qu'il aurait voulu rester un peu plus de temps. Comme j'ai un peu dormi au bureau dans la journée, je lui annonce qu'il peut décider de repartir carrément plus tard... vers 5h00, quand les bus rouleront de nouveau. Il me dit que ça ne dépend que de moi. Alors je l'invite à rester.
On change de jeu. Je rebranche la vieille console. On fait des "time-trial" comme au bon vieux temps. La nostalgie --et les défis a-t'il précisé-- nous emportent. Vers 4h00 on commence à envisager de passer à autre chose. On se remémore les vieux scores qu'on faisait. Lui chez des amis, et moi de mon côté. On écoute en même temps des vieilles chansons que je conserve sur cassettes. Il se fait une cafetière. Il boit tout.
On a aussi parlé de mort, de la peur de vieillir, d'Alzheimer, de l'incertitude de l'avenir. D'habitude on parle de ça au téléphone. Il était là hier soir. Ça change un peu.
Il est reparti avec le bus de 6h00.

Le 9 Mai 2000

Charrette.

C'est comme ça que dans les Vosges on appelle quelqu'un qu'on rencontre dans la rue et qui nous tient en discussion pendant une demi-heure minimum. Ça m'est arrivé ce matin. Je me rends à vélo au bureau. Comme ça monte un petit peu, j'y vais tranquille surtout que je regarde autour de moi : les filles sont belles quand il fait beau...
À mi-chemin, je croise une fille avec une poussette. Elle me rappelle quelqu'un. Elle s'arrête, se retourne, comme moi. Je freine :
-Salut.
Bises. C'est la femme d'un frère à un copain, que je n'avais pas vue depuis près de deux ans. Il faut dire qu'avec leurs difficultés financières, ils avaient fui le monde des gens à qui ils devaient (doivent toujours) de l'argent. On parle un peu de ce qu'ils deviennent, de l'argent qu'ils me doivent encore -- non pas que j'attende après mais à un moment, il faudra penser à me le rendre. On parle encore quelques minutes, et je lui dis que je vais travailler. Elle me parle aussi de ma "grosse tête", qu'il faudrait que je lui en donne un peu. Je me plains de ne pas en avoir assez. Elle ne me comprend pas. On échange nos adresses.
Je parle de cette rencontre à ma copine le soir. Elle me dit qu'elle a pu me donner une fausse adresse... Un jour où je prendrai le temps, je vérifierai.

Le 6 Mai 2000

Baskets.

Aujourd'hui, on a fait chez un copain --lui et moi-- ce qu'on appelle une soirée "radio-bière-foot", sans bière (du coca), sans foot (un film-dvd), sans radio, mais avec des pizzas. L'idée est de se retrouver pour discuter. Il y avait un certain temps que je n'étais pas allé chez lui. Il habite à 20 minutes en bus, mais une heure à pied. Et quand je vais chez lui, je redescends toujours à pied, ça permet de se voir plus longtemps, évitant les contraintes d'horaires de bus.
Au détour de la conversation, on en vient à parler de baskets. Il me dit qu'il en a trois paires. Je le félicite un peu sur la paire qu'il est en train de porter. Il me demande si elles me plaisent. Je les essaie. Il me les laisse. Je reste un peu géné. Je viens avec une pizza pour lui, il me doit déjà de l'argent --150 balles-- et en plus je le déchausse ! En fait, je suis en train de réfléchir. Il m'a payé en chèque. Pour lui "payer" les chaussures qu'il m'a données, il suffit que je n'encaisse pas ce dernier.
Je suis parti de chez lui vers 4h00 du matin. Les bus ne passaient plus depuis longtemps. Pire, ils allaient recommencer à passer. Près de chez moi, je me fais aborder par deux mecs :
-Bonjour, où se trouve la gare s'il vous plaît ?
Je tends mon doigt dans une direction, derrière moi.
-Juste là.
Ils me demandent des précisions.
-Vous voyez la grande tour. Et bien c'est juste au pied, fais-je. Il semble embarrassé. Il continue doucement.
-Euh, en fait, on cherche où il y a des putes.
Sans montrer ma surprise, je continue mon indication.
-Dans ce cas, je ne sais pas si c'est bien là. Surtout à cette heure. Enfin, la gare est là, mais vous pouvez aussi aller rue Jeanne d'Arc.
-Ah ? Et c'est où ça ?
-La rue qui monte juste derrière vous. Par là-bas.
-Merci. Ils s'éloignent. Je ne sais pas si j'ai bien fait de leur répondre...

Le 4 Mai 2000

Découverte.

Mon père, aidé de sa mère, ont décidé au mois de mars de me payer une table (de terrasse) avec quatre chaises pour ma fête. C'est surprenant en deux points : on ne fait pas beaucoup de cadeau à la fête, et en plus, on ne la fête pas. Un coup de fil suffit la plupart du temps. les gens regardent la météo télévisée la veille. Ils appelenent immédiatement pour être sûrs de ne pas oublier. C'est pour ça qu'on souhaite une bonne fête la veille. Enfin.
Et c'est aujourd'hui qu'ils ont planifié de me la livrer. Moi, ça ne m'arrange guère : je suis à la fac. Il faut qu'ils viennent me chercher, qu'on aille chez moi, qu'on décharge la table, qu'ils ma ramène à mon bureau... Une heure minimum. Surtout un jeudi, Pas de td, j'ai tout mon temps pour travailler. L'après-midi va être coupé. J'accepte cependant.
Ils n'ont pas réussi à me joindre pour dire à quelle heure ils comptaient passer. Je ne suis pas inquiet. Ils arrivent au bureau vers 16h00. Tout se passe comme prévu. Je suis de retour vers 17h00. Je leur demande si ils veulent passer voir internet. Papa dit qu'il connaît : il l'a à son bureau. Je lui réponds que mémère ne connait pas et qu'elle aura pas l'occasion de connaître de sitôt. On descends tous de voiture.
Je ne sais pas quoi leur montrer sur le web. Le copain d'irc est déjà barré --étrangement tôt d'ailleurs. Je recherche si il y a quelque chose sur leur ville. Pas terrible. Mémère s'approche de l'écran pour voir les petits caractères. Elle accroche. Et encore elle ne peut pas découvrir le web en 10 minutes. Je lui dis qu'elle pourrait s'abonner. Bon il faudrait un peu de pratique --elle n'arrive toujors pas parfaitement à programmer son magnétoscope-- et surtout une machine, et donc de l'argent. Et alors ? Ça s'apprend. Paris ne s'est pas faite en un jour.
Je me vois déjà en train de discuter pas mél avec ma grand-mère. Mais ça ne se fera pas. J'aurai quand même essayé.

Le 3 Mai 2000

Gadin.

À midi, il y avait peu de monde au restaurant universitaire. Une fille arrive après moi. J'entends la caissière qui demande ce que c'est que ce ticket. Je regarde. Un truc de Saint-Avold.
-Ça existe pas Saint-Avold... Et je reprends mon plateau. Je regarde en m'éloignant ce que ça va devenir. Je reviens sur mes pas. Je lui propose un ticket de ru valable en échange de 15 francs. Elle accepte.
Je passe mon chemin, content de moi. Elle n'a plus de difficultés pour payer. Elle se rapproche de moi, et s'installe à portée de voix.
-Merci, sans toi, je ne mangeais pas ce midi. On continue un peu la conversation. Ma curiosité me pousse à lui demander ce qu'elle vient faire ici. On échange un peu pendant le repas. Je pense que je la reverrai avant son départ dans quelques semaines. Elle me colle un peu après le repas. Je la laisse retourner à son labo.
J'ai eu mes élèves encore aujourd'hui. Ils étaient assez dissipés. C'est la deuxième fois que ça arrive, j'ai poussé une gueulante en td. Avec un grand coup de plat de la main sur la table. Ça fait surtout beaucoup de bruit.
Ils ont un peu plus travaillé ensuite. Je ne sais pas ce qu'ils vont devenir à la fin de l'année...
Il y avait aussi la soutenance de thèse d'un copain avec qui je mangeais l'an passé. Il a trouvé cette année une planque sous les drapeaux pour rédiger sa thèse en même temps. C'est ça qui m'as mis à la bourre. Je suis venu à vélo pour pouvoir aller à son pot de thèse. Repartir vite en vélo. Prendre mes affaires chez moi, et poursuivre au badminton. Mais à vouloir être trop pressé, je me suis ramassé comme jamais ça ne m'étais arrivé. Une pelle magnifique sur un carrefour très circulatoire. Plus de peur que de mal. J'ai mangé un peu le trottoir. Une roulade après être passé par dessus le guidon.
Une fois n'est pas coutume, je sors en retard du cours de badminton. Je croise des jeunes avec une paire de lunettes de soleil sur les cheveux, les baskets à la main. Ce sont mes élèves de l'école d'ingénieur. On entame la causette.
-Bonjour monsieur.
-Salut. Échange de mains.
On parle un peu des cours et de mon td.
-Vous allez où comme ça ? je leur demande.
-Au cours de rock.
Je ne m'étonne pas.
-Ah... Vous faites du rock. C'est ton partenaire ?
-Non non, on a des filles qui nous servent de cavalière.
-Ok, je vois le genre... Il faut aussi aller au cours de stretching. J'y suis allé il y a quelques années. Trois mecs pour une cinquantaine de filles en pantalon cycliste...
-Ouais pas mal aussi. On verra l'année prochaine.
Je poursuis ma rentrée chez moi. J'en croise un autre.
-Toi aussi tu vas au cours de rock ?
-Oui, pourquoi ?
-Je viens de croiser deux de tes collègues... Je lui conseille aussi le cours de stretching...
Le soir, je parle de la fille de Saint-Avold à ma copine. Elle s'imagine que je l'ai draguée. Allez lui expliquer que je voulais juste lui rendre service. Surtout qu'elle n'était pas très jolie...

Le 1 Mai 2000

Travail.

Fête du travail ou pas, je suis venu au bureau. Une semaine d'abscence. Plus de 120 méls à trier. Des courriers à envoyer aussi. Je prends le temps aujourd'hui, comme ça demain je pourrai voir mon prof comme prévu. En plus j'ai mes élèves demain. Ils auront eu leur résultat de partiel, il va falloir que je leur fournisse une correction. Enfin. Le jour de la fête du travail, je suis venu travailler.