Le 31 Mars 2000

Fête (2).

Papa ne m'a pas appelé ! je ne sais pas pourquoi. Je ne lui en veux pas, mais il aurait pu appeler surtout qu'il a téléphoné à ma copine pour sa fête il y a deux jours, et moi, il m'oublie.

Le 30 Mars 2000

Rencontre (2).

Hier après-midi, ça n'allait pas trop bien. Envie de rien faire. Pas de motivation pour quoi que ce soit.
Le soir je suis allé manger chez un copain à l'improviste avec un autre copain. On mange, on appelle ma copine pour lui souhaiter sa fête. Et puis ils sont allés au cinéma. Moi je ne voulais pas aller voir ce film...
Alors j'y suis allé tout seul, dans un autre complexe, voir Taxi 2. Il y avait beaucoup de monde --c'était le jour de la sortie-- et j'ai pensé ne pas y aller. Mais c'est un peu comme un défi de faire la queue pour avoir un billet. 29 francs plus loin, je rentre dans la salle "prestige", comme ils l'appellent. Pas de place agréable ? Si là-bas, une. Près du couloir. On peut y étendre ses jambes.
Je monte les marches qui me séparent de cette place assez vite pour que personne ne me la pique. Et là, je vois le clown que j'avais croisé le 1er décembre. On se serre la main, on se dit qu'on se voit à la fin du film.
Il me raccompagne chez moi --on habite dans la même direction-- et je lui propose un verre de prunelle. Il accepte. On attend un copain et sa copine qui devaient passer. On discute un peu. La journée est sauvée grâce au film et à la visite des gens.

Le 29 Mars 2000

Fête.

Aujourd'hui, c'est la fête de ma copine. Je lui ai souhaitée hier soir en l'appelant. Comme ça, je lui ai dit que je n'oublierais pas...
La mienne est dans deux jours. On ne fait pas de cadeaux à la fête, mais comme les nôtres tombent ensemble, on s'offre un cd normalement. Mais cette année, elle n'a pas d'idée de présent pour elle. Et je viens de lui offrir un mini-peluche --un dalmatien qui tire une petite langue. Elle était contente. Elle croit qu'elle est avec moi quand elle est à côté de lui. Elle me manque autant que je lui manque. Même si ce n'est pas gentille comme pensée, je trouve ça rassurant.
Mes copains viennent toujours voir ma page web. J'aime bien quand ils m'en parlent. Surtout en bien. Il y en a un qui me dit qu'il le lit de biais quand je ne parle pas de lui. Sa copine qui est loin de Nancy, le lit aussi. Alors ces mots sont pour eux deux.
Je pense aussi à pépère. Ce midi, en mangeant avec ce même copain, on a parlé de "ne pas sortir sans sa bite et son couteau". Pour reprendre une des expressions des grands-pères vosgiens. Maintenant que j'ai le sien, je ne crains plus rien. L'Opinel a un côté rassurant.

Le 28 Mars 2000

Journal.

Ça faisait quelques temps que je n'avais pas écrit mon journal. J'ai eu pas mal de boulot la semaine dernière, et le fait de fermer le site m'a travaillé longtemps. Je ne savais pas comment réagir, sans risquer de brusquer quelqu'un. Mais l'idée de tenir un journal me plaît tellement que je n'aurais pas pu m'en défaire. J'ai tenu longtemps --7 ans je crois-- un journal papier. Mais il n'était pas "intime". J'y relatais les faits : historiques, amusants, j'ai même découpé des articles de journaux pour les mettre dedans. La fin de Mitterand, les chroniques de B. Pivot dans le Journal du Dimanche...
Et puis j'ai arrêté momentanément il y a quelques mois... pour reprendre sur le web. C'est suite à une discussion avec un copain. Faire une page juste pour dire qu'on a une page web, c'est pas terrible, alors il m'a lancé cette idée de "journal". J'ai aimé. J'ai adopté. J'essaie de le tenir à jour. C'est pas facile, mais ça reste un nécessaire à l'équilibre. Ma copine n'est pas contente. Elle préférerait que je lui parle à elle plutôt qu'à un journal. Mais par souci du justice je lui parle plus maintenant, quand on se voit le week-end, sur l'oreiller. Il y a une complicité de plus en plus forte qui s'établit entre nous, enfin, à mon avis. Toujours cette lueur dans ses yeux. Ça me manque.
Le copain qui m'a suggéré l'idée de ce journal m'a donné un lien web sur les "journaux intimes" et les diaristes. Je surfe maintenant entre ces liens pour voir ce qui se fait de part le monde en français. Je suis tombé sur un vrai site de merde comme rarement cela a pu me rassurer. Il est mal fait avec des couleurs laides, pétantes, etc... Et puis aussi truffé de fautes d'orthographe et de frappe. Le voir m'a réconforté : j'ai l'impression de faire un bon site. Ça me rassure.
Je suis aussi tombé sur le site d'une française. Elle raconte ses ébats amoureux sans trop de retenue avec un style très "roman rose". Mais je lis quand même. Après le côté exhibitionniste qui ressort au travers de ce journal, c'est le côté voyeur qui ressort à son tour. Je ne sais pas quoi penser de son journal. Si c'est un vrai c'est très impudique, si c'est faux c'est bien inventé avec un style que j'apprécie particulièrement. Je fais de plus en plus attention au style. Déjà pour mon journal, j'y fais attention, même si le copain littéraire me dit de laisser faire. Le style vient par lui-même. Il me fait juste des remontrances lorsque je me "lâche" un peu. Elle, elle écrit aussi une bonne tartine à chaque fois. Je ne sais pas où elle trouve le temps de faire tout ça. Moi aussi, je voudrais pouvoir m'y consacrer un peu plus. Aujourd'hui je suis assez motivé pour le faire ce journal. Hier aussi, j'ai fait de nombreux changements dans la présentation. J'ai un peu recopié le style des gens du web-ring, mais ce n'est pas grave. Leur présentation est bien. Je l'adopte elle aussi. De toute façon, aujourd'hui, je ne suis motivé que pour faire ce journal. J'ai fait l'examen de mes élèves ce matin, puis ai fini mon exposé pour dans quinze jours. J'ai aussi ravivé quelques vieux problèmes soulevés par mon prof il y a 2-3 semaines. J'ai des idées dessus, mais il faudrait qu'on en parle. Donc je suis revenu sur ma page web, pour la complèter.
Je pense que je ne vais pas tarder à appeler ma copine. Hier, alors que je mettais en ligne mon journal chez un hébergeur hors université, un copain d'irc est allé le voir. Il m'a dit qu'il découvrait quelques faces cachées de ma personnalité : entre autres le fait que ma copine me manque comme ça. C'est vrai que ça devient de plus en plus difficile. Je ne sais pas quoi faire pour compenser. Pas d'alcool, ma raison me dit, pas de bouffe aussi. Du travail serait idéal. C'est peut-être inconsciemment pour ça que je reste tard le soir au bureau. Une sorte de compensation de ne pas la voir. Je me contente de ça en ce moment. C'est le moindre des maux.
D'habitude, parler au journal me réconforte. Mais aujourd'hui je n'arrive pas à me calmer. Je vais peut-être surfer un peu, ou même écrire un peu mon feuilleton. Il n'avance pas vite, mais j'y tiens, surotut que je suis assez content de la forme que ça prend.
Sur les oreilles, j'ai la bande originale de Pretty Woman. Avec la chanson de Roxette. Je sais que ma copine l'aime... Je l'ai mis en boucle le cd.

Le 20 Mars 2000

Prévention.

Vers 16h00, je reçois un coup de fil de mon prof. Il veut que je passe à son bureau.
Il me demande de virer mon journal de ma page web. Je comprends ses idées, mais il me dit aussi que dans mon journal je pourrais paraître raciste. Je ne vois pas où justement parce que j'ai essayé d'y prendre garde --pas suffisamment manifestement. On parle quelques minutes de ce problème. Je ne veux pas trop en parler ici. Mais sur le coup, ce jour-ci a failli s'appeller "Censeurs". Il m'a aussi parlé du fait que c'était suicidaire pour ma "carrière". Je lui ai dit merci.
Je suis retourné devant mon écran et en ai interdit l'accès à tout le monde en attendant de trouver une solution.
On est le 27 mars. Je fais ce jour avec une semaine de recul. J'ai maintenant la tête froide. Je pense faire ce qui est pour le mieux.

Le 18 Mars 2000

Alcool.

Hier soir et ce matin, c'était l'anniversaire d'une copine. Elle nous a invités, ma copine et moi. On s'est pointé en retard, comme à notre habitude. Il y avait des gens qu'on ne connaissait pas. Je sais que ma copine n'aime pas ce genre de situations : se retrouver avec des "inconnus". Elle a fait l'effort de venir juste après ses cours pour me faire plaisir, le vendredi soir. On en avait parlé avant, de ce jour. Je commence à bien la connaître...
On a passé une bonne soirée, malgré les habituelles engueulades de goûts. On a aussi bu un peu. Ma copine s'ennuyait quelques fois alors elle piquait dans mon verre. Je le lui ai dit. Elle n'a pas trop apprécié. Mais vers 4h00 les effets ont commencé à se faire sentir. Elle a voulu rentrer se coucher. Moi je pensais qu'elle allait être malade. J'étais inquiet pour elle. Je l'ai raccompagnée. Elle est partie sans dire au revoir. Ce n'est pas grave. Ils ne lui en tiendront pas rigueur pour si peu. Elle voulait rentrer comme une grande, sans que je l'aide. Elle s'est couchée, je l'ai bordée, et on a discuté un peu. Je l'ai demandée en mariage. je ne sais pas ce qu'elle en pense maintenant. Il faudra que je lui en reparle. Je sais que ce n'est pas dans nos projets immédiats, mais il vaut mieux en parler. Alors c'est fait.
Aussi moi, je suis retourné à l'anniversaire. On a fini la soirée à neuf : sans ma copine.
On a aussi raccompagné une des copines de la fille qui nous invitait à la gare. Elle devait prendre le train tôt. Puis je suis rentré me coucher vers 7h00. Il faisait jour...

Le 17 Mars 2000

Service.

Je sais que c'est bête à dire, mais comme je sais que je revois ma copine ce soir vers 18h00, ça va mieux. Je vais bien. Je me suis disputé un peu par mél avec une fille d'une liste de diffusion. J'étais donc d'humeur assez belliqueuse, surtout que je croule sous le travail en ce moment, dsans compter le fait que ma recherche n'avance pas puisque je suis en train de rédiger quelque chose pour mardi prochain. Sans compter les concours de lundi et mardi aussi. Puis aussi mon exposé à préparer pour jeudi en huit.
Cet après-midi, j'imprimais le début de ma rédaction, quand un maître de confélrences est entré dans la salle info. Il s'approche de moi --ou plutôt de l'imprimante, et je lui crie dessus. Je précise assez vite que c'est pas après lui que je crie, mais par prévention : il voulait vérifier que l'imprimante avait des feuiolles, et moi ue sais que si on l'ouvre quand elle ,commence son impression, elle n'est pas contente. Je lui ai dit "de la prévention". Il m'a compris. Il est retourné à son bureau. En fait c'est son impression qui est arrivée en premier. Alors je me suis déplacé dans son bureau pour lui donner ses papiers. Il a été très étonné que je lui apporte ses papiers. Il m' a remercié plusieurs fois. Je suis sûr qu'il y pense encore.
En plus, l'invitérusse de mon prof est arrivé hier. J'ai réussi à me faire comprendre et à le comprendre --en anglais. Une bonne journée, sans compter un anniversaire ce soir.

Le 16 Mars 2000

Fatigue.

Ce soir --ou plutôt cette nuit-- je ressens enfin pour presque la première fois ce qu'est la Fatigue. Avant j'étais entamé, mais là je suis véritablement fatigué. Je fais des efforts pour taper le texte, mais les forces commencent à manquer. Et j'ai encore de la marche à faire. 40 minutes. Au moins. Je sais que je vais marcher lentement. En plus pas avec les baskets.
C'est bizarre. Ce doit être la fatigue-écran qui veut ça. Elle est plus nocive que la fatigue physique. À force de regarder l'écran, je fatiguais, mais lundi aussi j'étais fatigué. mais pas de la même façon. Je ne suis pas rentrer en traînant les pieds. Une fatigue qui m'a permis d'écrire.

Le 12 Mars 2000

Aveugle.

Je pense souvent à ça : si j'étais aveugle, tout ce que je perdrais. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ? Moi, je ne comprends pas trop cette phrase, mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'un aveugle de naissance ne peut pas imaginer ce qu'il perd. Surtout dans la vue des choses que l'on trouve belles, comme un paysage naturel, ou une énorme construction humaine ou encore une femme ou autre. Mais devenir aveugle à 30 ans ce doit être encore plus rageant, parce que celui-là il sait ce qu'il perd, et ce qu'il ne pourra pas faire ou refaire sans yeux. Je ne sais pas si je pourrais me passer de ma vue. Quelques jours, probablement, mais plus de deux semaines, je pense que ça deviendrait dur.
je ne connais pas de personnes aveugles, à part celles de la télévision. Je ne les envie pas de toute façon. Je profite de ma vue comme je profite de mes facultés intelectuelles. Je ne sais pas ce que je ferais sans la Vue. A moins que l'Amour ne rende aveugle...

Le 8 Mars 2000

Blanc.

Aujourd'hui, c'était le mercredi des Cendres : on ne mange pas de viande. Mais ce qu'il y a de navrant, c'est que le restaurant universitaire n'avait pas prévu ça. Alors j'ai gueulé un peu. Je ne trouve juste pas normal que quand c'est du porc, les musulmans ont le droit à une viande de remplacement --ça je le trouve normal-- mais que les "catholiques" n'aient pas leur poisson ou omelette le jour des Cendres c'est pas normal. Surtout que ce n'est que deux fois par an. La journée commençait donc nerveusement. Surtout que le mercredi, mes élèves sont agités : c'est l'après-midi et ils viennent de manger. Ils sont bien réveillés. Ils sont quelque fois bruyants.
De retour chez moi, après le badminton, ma copine a pris l'habitude de m'appeler --ainsi que toute ma famille, c'est le seul jour où ils sont presque sûrs de me trouver chez moi à une heure décente. Elle commence par me poser une question de maths. Elle avait concours blanc toute la journée. Alors je m'inquiète un peu. Je lui demande si elle veut que je le fasse. Elle hésite et dit enfin "oui". Je résouds son truc sans trop me poser de questions. Elle fond en larmes. Je ne peux la consoler que par la voix. Surtout que c'est une question sur peu de points. Mais elle est inquiète quand même. Elle doit engranger le maximum de points dans les maths pour pouvoir se lâcher un peu sur le français. On parle pendant une heure. Elle va mieux. J'arrive bien à la consoler.

Le 6 Mars 2000

Venise.

J'ai enfin eu un message de mon cousin. Depuis la soutenance de sa thèse il ne m'avait pas reparlé. Il m'a dit qu'il avait emmené sa copine à Venise, me disant que ça marchait bien. Tellement qu'elle avait accepté de l'épouser dans un an. Il a aussi trouvé du travail sur Paris, chez l'Oréal, et que tout allait bien pour lui. Au moins il y en a un heureux aujourd'hui.

Le 5 Mars 2000

Concours.

Aujourd'hui dimanche. Comme ça ne m'était pas arrivé depuis quelques temps, je suis à Épinal.
En fait hier soir elle déprimait un petit peu. Elle n'avait pas un super moral vu qu'elle avait passé la semaine précédente près de moi et elle est rentrée chez elle pour la deuxième semaine. Elle est retournée dans les Vosges pour y travailler. Mais elle s'était habituée à vivre avec moi pendant la semaine. Ça n'a pas été facile, le retour à la solitude...
Aujourd'hui, elle va mieux. Je crois que j'y suis un peu pour quelque chose --du moins ma présence à ses côtés. De plus, je devais rentrer vers 17h25 (les horaires de train, ça rigole pas) mais j'ai vu qu'à l'heure de se préparer, elle avait pas l'air trop d'accord pour que je rentre déjà. Elle me demande en plaisantant --je crois-- qu'elle voudrait que je rentre seulement le lundi matin --elle sait que je peux pas rester plus longtemps vu que j'ai mes élèves le lundi à dix heures. Elle sait que j'en suis capable. Mais pas ce jour-là... surtout que ça me ferait lever à 5h30 du matin. Cependant, je lui décide de rester une heure de plus. Je reste alors jusqu'au train prochain : 18h56. Elle est heureuse. Elle s'endort sur mon épaule. J'aime quand elle est proche de moi dans son sommeil. Elle est fatiguée en ce moment. Je retournerai la voir vendredi soir pour moins de 24 heures. Mais c'est ça ou ne pas la voir pendant presque quinze jours. En plus j'ai pas mal de choses à faire pour la thèse.

Le 4 Mars 2000

Carte.

Hier soir un copain --celui que j'appelle souvent-- est venu manger. Il m'attendait patiemment devant ma porte.
Je l'ai raccompagné vers 23 heures à l'arrêt de bus. On a trouvé une carte de bus. Un jeune l'avait perdue sûrement peu de temps avant que nous ne passions : elle était sèche malgré la pluie qui tombait. Alors je l'ai ramassée. On a tergiversé un peu sur qui devait la prendre. Je lui ai dit que c'était plus facile pour moi qui suis en ville.
Aussitôt rentré chez moi j'ai regardé le nom du gars. Un Arabe de la rue Saint-Nicolas --j'ai regardé à son nom dans l'annuaire. Très bien ce n'est pas loin, je la lui rapporterai demain me suis-je dis.
Aujourd'hui donc, je rapporte la carte. Je trouve avec peine le bon numéro. Le propriétaire du restaurant --son père-- est content que je la lui rapporte :
-Vous êtes gentil.
-Mais c'est normal.
-Vous voulez quelque chose ?
-Non non merci, je vais aller manger...
-Vous voulez que je vous fasse un sandwich tout de suite ?
-Non non merci.
Je pars avec un Coca. Je suis content qu'il m'ait proposé quelque chose.

Le 3 Mars 2000

Jaloux.

Oui, jaloux du copain qui a enfin trouvé parce qu'il communique maladroitement son bonheur, même si je comprends parfaitement sa situation. Oui parce que dès qu'il n'est pas avec "elle" il en parle. Je sais ce que c'est de ne pas avoir "sa" copine près de soi. Je suis resté des étés entiers à l'attendre. Pire je lui écrivait tous les deux-trois jours, et durant trois mois, jamais elle ne me consentit à me répondre. Je ne lui en voulait pas, mais je veux juste lui dire que je sais ce que c'est. Je le lui ai déjà dis, mais je ne sais pas s'il se rend bien compte. Les sentiments pardonnent tout. Je crois que c'est depuis que je la fréquente que je suis comme ça.
Oui, jaloux parce qu'il en parle comme un jeune fou, qui découvre une partie de vie qu'il espérait tant. Je ne lui en veut pas. J'ai sûrement été comme ça.
Jaloux parce que moi je ne peux pas la voir en semaine --disons plutôt que vu la distance qui nous sépare, ce ne serait pas raisonnable. Parce que lui il la voit quand il veut --ou presque-- et il prétexte une petite marche à pieds --quand il n'arrive pas à obtenir la voiture-- pour ne pas aller la voir.
Jaloux pour toutes ces raisons. Pour la curiosité maladive qui m'anime dès que je suis loin d'elle. Quand elle est à mes côtés je me fous de tout. Principalement de ce qui m'entoure. Plus exactement, j'y prête moins attention. C'est l'exemple que nous avons ma copine et moi : nous envions les gens qui sont main dans la main quand nous les voyons dans la rue, alors que dès que j'ai sa main et elle la mienne, nous ne nous nous préoccupons plus de la main des autres mais uniquemewnt de celle de l'autre. Et encore... Nous ne nous tenons la main que très rarement.

Le 2 Mars 2000

Gamins.

Alors aujourd'hui, et pour l'avant-dernier jour, celui qui a trouvé est venu manger avec moi au Mc-Do. C'est pas que l'envie était grande, mais il fallait bien manger. Et puis la flemme de faire des courses sérieuses.
C'est peu de temps après notre installation qu'on se fait aborder par deux gamins d'une huitaine d'années chacun. Ils nous demandent si on a 5 francs à leur donner. On leur répond que non --alors qu'en fait j'ai largement de quoi leur payer un repas entier sur moi en liquide. Mais pour le principe je ne veux pas commencer à donner à des gamins. Et si ils allaient acheter du tabac avec ça ? On leur apprend quoi : à faire la manche ! J'ai failli m'énerver, puis me suis ravisé, pensant que ça ne servirait à rien. Peu de temps après ils ont encore importuner un gars qui mangeait. C'est à ce moment-làs que j'ai remarqué que l'un d'entre eux --celui qui demandait-- était sale de la tête aux pieds. Un blouson bleu qui était devenu brun de terre sèche. L'autre semblait plus timide. Il demandait au premier ce qu'il faisait, à demander 5 francs à tout bout de champ. Je me demande bien ce que vont devenir ces gamins dans 3 ans. Des délinquants ? Maintenant, je me demande bien ce que font les parents. À les laisser traîner comme ça à cet âge, on récupère des enfants qui n'ont pas de but dans la vie, vont à l'école parce qu'il le faut bien, sans envie, sans curiosité. Eux, je ne crois pas que je les reverrai en fac... si un jour je deviens enseignant-chercheur.