Le 31 Octobre 1999

Anniversaire.

Dimanche soir on a fait une surprise à un copain pour son anniversaire -qui était le lendemain-. C'est venu comme ça l'idée. Deux mails une idée en l'air, deux autres mails, et hop le tour est joué. C'est moi qui ai encore organisé. Après le coup de la bouffe anime/BD je suis un peu habitué. Là c'était chez moi que ça se passait. Le copain qui a vieilli n'a pas pris une ride mais surtout c'est qu'il n'a rien vu venir. Je lui racontais qu'il pouvait venir voir Urgences chez moi avec ma copine et un autre copain. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'un de ses potes de Paris était sur Nancy pour le week-end. On a bien mangé. Cependant, il m'en est resté...
Je pense sincèrement qu'il était content, étonné de cette surprise. Surtout l'invité-surprise qui lui a fait plaisir. À un moment j'ai même cru qu'il allait pleurer. Enfin tout le monde s'est bien amusé et c'est ça qui compte le plus. Moi, j'étais bien puisque ma copine était là pour une semaine...

Le 29 Octobre 1999

Brouillard.

Aujourd'hui c'est brouillard sur la ville. Pas décidé à se lever. Comment va être la fin de la journée. Je ne sais pas. Ce brouillard, je l'aime mais il me fait quand même une drôle d'impression sur le moral. Je pense au poème de Baudelaire "Quand le ciel bas et lourd..." Il est là pour toute la journée. Je repense à mon grand-père. Si il est au ciel, ce dont je doute au sens littéral, mais dont je ne doute pas qu'il me regarde "de là-haut". Il y a quelques années, avec un copain on avait parlé de l'âme, de la réincarnation et de toutes ces choses "spirituelles" auxquelles je ne croyais guère. Et puis les rêves prémonitoires que je fais régulièrement, la mort de mon grand-père, celle du père du mari de maman, et toutes ces choses m'y font réfléchir. Des fois je pense que c'est quelque chose de créé par les Hommes pour se rassurer de ne pas être seulement de passage sur Terre, et des fois j'y crois. C'est quelque chose que l'on ressent et qu'on ne peut expliquer avec des mots, et même pas avec des gestes. C'est quelque chose de profond qui prend au ventre et à l'estomac. Une conviction. La Foi. Je crois que je l'ai, mais je reste serein quant à la manière de le faire partager aux autres.
L'ennui, à l'instant c'est que je suis obligé de faire des maths un peu pour moi, ma copine, mon prof. Non pas que ça m'ennuie, mais je préférerais continuer à me parler à moi-même, ou en d'autres termes continuer de taper sur ce clavier imbécile, cette inferface entre ma pensée et ma vue : je vois ce que je pense.

Le 28 Octobre 1999

Agoraphobe.

Hier soir, et c'était prévu depuis longtemps (disons quelques jours), un copain et moi avons travaillé le solo de flûte de "Stairway to Heaven" de Led Zeppelin. Lui au clavier qui cherche les notes, moi qui note le solfège derrière. Un vrai travail de musiciens amateur. Je me suis bien plu avec lui et la complicité du groupe de musiciens (il manquait notre bassiste et notre batteuse...) s'est faite sentir à ce moment-là. Notre groupe prend forme et on commence à jouer quelques trucs. Quand notre batteuse sera là, ça risque de faire quelque chose de pas mal...
Ah si j'avais le temps de bosser un peu plus la musique. Ce soir on a une répétition, et après on doit rentrer chez moi travailler à deux comme hier le solo de saxophone de "Money" des Pink Floyd. À savoir ce que ça va donner.
Pourquoi n'ai-je pas fait de musique étant petit ? Parce que en sixième j'aimais bien ça et même que j'étais pas mauvais. Tiens j'aimerais bien revoir ma prof de sixième-cinquième...
Agoraphobe, oui c'est la caractéristique d'un copain. Il n'aime pas la foule alors je vais penser à lui ce week-end : il va aux noces d'or de ses grands-parents -auxquelles il peut difficilement se soustraire- et donc il va y avoir du monde, il ne va pas faire ce qu'il veut, il va être endimanché comme un pingouin. Oui je vais penser à lui parce que je suis persuadé qu'il va s'ennuyer là-bas. Enfin. Pour moi, ma copine va rentrer chez moi pour la semaine entière. Je vais tâcher de rentrer pas trop tard et de faire des maths. Encore un copain qui a eu les félicitations...
Et l'autre, là, il ferait tellement plaisir à ses parents en s'inscrivant en fac. Moi aussi ça me plairait, parce que je sais qu'il fera quelque chose de bien. Il aura ce qu'il veut comme diplôme, et ensuite il écrira. Un truc de mégalo. Mais je suis sûr qu'il y arrivera, même en restant agoraphobe.

Le 27 Octobre 1999

Copain.

Aujourd'hui on a pas mal discuté avec un copain sur irc. On a parlé de choses futiles comme ma page web, et de choses plus sérieuses comme mon journal on-line. Il a dit qu'il aimait bien en général, mais qu'il préférait certains passages à d'autres alors je lui ai répondu que c'était un journal et que j'organisais pas ma pensée dans ce journal. Je dis les choses comme elles viennent. C'est pour ça que je veux faire un feuilleton : je serai obligé de structurer un peu plus mes idées. Il a aussi dit qu'il préférait quand je parlais de moi plus que lorsque j'étais descriptif sur les faits de ma vie. Ça ne m'étonne pas de sa part.
Il a dit qu'il aimait bien quand je parlais de mon grand-père. Moi aussi j'aime bien quand j'en parle. Je serais curieux de savoir ce que ma grand-mère dira quand je lui montrerai mon journal on-line. J'espère seulement qu'elle viendra un jour chez moi, puis qu'elle viendra à la fac, pour y lire mon journal. Je suis sûr qu'elle sera contente. Surtout de voir que je mentionne mon grand-père régulièrement. Elle a tellement peur que je ne pense plus à eux. Je crois que c'est moi qui l'appelle le plus souvent quand même. Elle ne me parle jamais de mes cousins. C'est sûr que ma cousine va la voir souvent donc elle a pas trop besoin de l'appeler, mais quand même.
On a aussi parlé de lui. Il ne s'imaginait pas combien je pensais à lui lors de mes moments de solitude. Dès que je rentre chez moi le soir, assez tôt j'entends, et bien je pense à lui qui de toute façon se retrouve seul. Moi j'ai l'espoir du week-end que ma copine revienne. Elle sera là du dimanche soir au vendredi. Ce sont les vacances. Je ne sais pas comment ça va se passer. Ce qu'il y a de sûr, c'est que mon prof doit rentrer et donc que la journée je serai à la fac pour travailler. Par contre j'éviterai de rentrer vers minuit. À se demander si elle va me préparer à manger tous les soirs...
Il est midi et demi. Je vais aller manger en pensant à elle et à mon grand-père...

Le 26 Octobre 1999

Maths.

Oui, "Maths" parce que hier soir au téléphone je me suis fait "engueuler" par ma copine comme quoi je ne faisais pas beaucoup de maths en ce moment alors que c'est ma troisième année de thèse. Je lui ai dit que j'en faisais mais que j'avais du mal à avancer en ce moment. C'est pas faute d'essayer, c'est de la faute du manque d'idées...
J'ai écrit à mon prof. Il me répond, mais rien ne vaut un travail côte à côte. Alors je lis des livres de maths, et aussi des articles. Le bonheur c'est de comprendre quelque chose à ce que je lis. Il y a trois ans, au tout début de la thèse, c'était long parce que comprendre quelque chose engendrait une cascade d'articles et de références. Maintenant je sais ce que les gens font et ce qu'il y a dans les articles cités donc plus besoin d'aller les lire. En fait j'ai appris quelque chose. Tous les jours j'en apprends, et ça, ça me plaît.
Je vais encore faire un peu de web. Ou alors je vais commencer à écrire un feuilleton. Je ne saurais pas où j'irai dans mon écriture, mais ce sera ma détente, contrairement à ce journal. Quand je vais mal, je viens exorciser mes démons ici, indépendemment du fait que je sois lu ou pas. Je viens écrire, parce que pour moi c'est une confession à moi-même. Je me sens mieux dès que j'ai écrit quelque chose. Là, je viens de remplir deux jours. Ça va mieux. Avant de faire ce journal, je tenais un agenda rempli au jour le jour, mais j'ai arrêté faute de temps. Ma grand-mère le tient toujours, depuis 1968 je crois avec un trou dans les années 80, lors du départ à la retraite de mon grand-père : elle a travaillé encore quelques années parce que financièrement la retraite d'un agriculteur, c'est petit. Trop petit pour une personne alors pour deux...
L'été dernier, j'ai relu celui de 1975, l'année de ma naissance.
31 Janvier 1975 : Beau temps, Froid, Naissance de Benjamin. Allé à They. Je dis ça de mémoire.

Le 24 Octobre 1999

Bouffe.

Hier soir c'était notre soirée restaurant et projection que j'avais organisée conjointement avec un copain. Elle s'est bien passée malgré les différends qu'il y avait eu avant notre rencontre de visu. Enfin...
C'est mon copain qui a eu l'idée. Elle lui est venue parce qu'on était au moins une poignée sur Nancy à aimer l'animation japonaise, la bande-dessinée et les mangas. Ainsi, j'ai fait un mail sur une ML et sur un News-group. Ce qui m'a étonné c'est que les gens ont répondu, comme si ils avaient lu le mail... Donc ça s'est organisé. J'ai regroupé tous les mails des gens susceptibles de venir.
Il y a eu un moment assez drôle, c'est quand j'ai dit que je devais faire le mail pour dire que nous nous retrouverions devant la mairie de Nancy sur la place Stanislas (le roi lui tourne le dos). C'est que j'ai mis deux semaines avant de l'envoyer, toujours pour la même raison : pas le temps, ou pas penser. Alors quand un des convives l'a eu, il m'a fait un "reply" où il dit "enfin le mail de demain" (je disais toujours, en rentrant avec lui : "je le ferai demain"). Donc il y a un jour où c'était "demain". L'anecdote amusante aussi c'est que ce sont les organisateurs qui sont arrivés en retard (enfin disons que nous étions à l'heure et que les gens qui venaient étaient en avance...)
Ensuite le restaurant que j'avais choisi a convenu à tout le monde. Ce qui était une bonne chose. Puis vers 23h00 nous avons bougé chez moi, où il y avait la place pour recevoir les 13 personnes. Chez mon copain nous aurions été tassés. Nous avons visionné "Mononoke Hime" en V.O. Enfin quand je dis "nous", disons surtout eux, parce que avec deux copains nous avons fait un Mario Kart. Nous, "Mononoke Hime" on l'avait déjà vu trois fois...
Les gens sont partis vers 2h00 du matin. Le copain a fait des voyages en voiture à travers Nancy pour ramener les gens chez eux. Mes copains, eux, sont partis vers 4h00, non sans avoir largement parlé de la soirée et critiquer les gens et dire les choses bien faites, les choses moins bien faites... Ma copine était au lit depuis longtemps.

Le 21 Octobre 1999

Musique.

Aujourd'hui j'ai fait des maths. Pas pour ma thèse, mais pour le plaisir presque. Le groupe de travail de l'équipe était intéressant parce que j'arrivais à suivre, puis le séminaire, où je n'ai rien suivi, parce que je cherchais à comprendre le groupe de travail, et l'après-midi j'ai assisté au cours de D.E.A. en E.D.P. pour les problèmes hyperboliques. En D.E.A. je n'y avais pas eu droit à ce cours.
Un copain (le même) est passé sur irc ; on parle souvent des mêmes choses. Je ne pensais pas rester aujourd'hui. Mais j'ai du surf utile à faire.
Aujourd'hui je suis quasi-réconcilié avec le Mac : il me passe de la musique de mes CD. Je suis heureux.
Je fais un retour sur un jour ancien, car il m'a conseillé d'être un peu plus précis dans mes paroles lors du voyage en train, d'être moins superficiel... J'y retourne.

Le 19 Octobre 1999

Tard.

C'est mardi aujourd'hui. Je n'ai rien à faire d'intéressant chez moi, alors je suis resté à la fac pour y surfer un peu, répondre aux mails, lire les news et continuer ma page web : j'ai enfin fait une fiche de lecture sur une BD qui fait 20 pages... Je ne sais pas si je vais m'en sortir.
Au moment de partir, vers minuit, un copain est arrivé sur irc. Alors on a discuté un peu. C'est venu comme ça mais il faut dire que quand on s'appelle, le coup de fil dure rarement moins d'une heure. Là c'était juste un peu plus long : il fallait tout taper. Mais on s'en est bien sorti. On a parlé d'un peu de tout. De ma copine en particulier, ce qu'il en pensait. Il m'a dit qu'il la trouvait bien. Même si elle n'était pas à son goût, et heureusement pour moi ça me fait un concurrent en moins. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que ça doit être un peu de fierté que j'éprouve, lorsqu'on me dit que ma copine est jolie, ou belle. Moi je le pense, elle, a du mal. Peut-être vient-ce aussi du fait que je la trouve trop bien pour moi. Mais comme il dit, on n'a que ce qu'on mérite.
Ensuite on a parlé. De lui surtout. J'ai réussi à lui faire dire le prénom de sa copine du moment. Rien que ça c'est déjà beaucoup de sa part. Il n'aime pas parler de lui, à personne. Des gens sont comme ça. Lui je l'accepte comme il est parce que c'est un copain avec qui le courant passe bien. Ensuite on a parlé de choses un peu plus futiles telles que les consoles de jeu, nos pages web respectives, chacun critiquant la page de l'autre, regardant les compatibilités entre IE et netscape. On a aussi évoqué mon retour chez moi à une heure du matin, sous la pluie, pendant quarante minutes...
Je suis parti du bureau à 1h30.

Le 17 Octobre 1999

Train.

Je suis allé à Épinal en train. Alors ma copine m'a raccompagné jusqu'à la gare, on s'est dit au revoir, et je me suis assis à côté de Noirs. Au début, je ne pensais pas que je connaissais le gars.
Il discutait tranquillement avec un autre gars noir. Et puis ce dernier est allé fumer une cigarette. C'est là qu'il a engagé la conversation en me demandant si j'étais toujours aussi timide. Je lui ai répondu que non. Ensuite la conversation s'est engagée et on a discuté sur les femmes : ce que lui avait eu comme vie. Il m'expliquait la passion amoureuse, et moi je lui disais que j'étais avec ma copine depuis plus de cinq ans. Je ne pensais pas que l'on pouvait discuter comme ça avec un gars dans le train que je ne connaissais que de vue -je le croisais de temps à autre au RU de Saurupt-.
En fait ça maintenant fait quatre jours de cela et ma mémoire n'est pas infaillible. Je me souviens surtout qu'il m'avait expliqué une fois où il s'est fait "larguer" -je n'aime pas ce mot, mais y en a-t-il un valable pour dire "rupture" ?-. Tout cela, me dit-il, par pression des parents. Le fait que lui était un Noir, sa famille à elle ne pouvait accepter. Il me dit aussi la question traditionnelle de savoir si l'amitié entre un garçon et une fille est possible. Je lui dis que oui, mais que les relations n'étaient plus les mêmes une fois que l'un des deux protagonistes avait pensé à une relation amoureuse...
On a aussi parlé du coup de foudre, si il était possible et si le fait d'en avoir n'était pas un signe de frivolité. On a parlé aussi de la soeur de ma copine de comment elle le ressentait... Lui il faisait sérieux avec son costume.
Il a aussi parlé de moi, que j'avais le contact facile avec les gens que j'étais ouvert, que je discutais avec tout le monde. Je lui répondis que ma copine n'aimait pas quand je discutais ainsi, avec n'importe qui. Je pensais aussi qu'elle m'avait dit ne pas trop l'aimer celui-là : sûrement en rapport avec son habillement.
Le voyage a donc passé très vite. Et puis arrivé au terminus, nous avons marché pour sortir, en discutant de religion. Je trouve dommage que l'on n'ait pas pu poursuivre sur cette voie. Je le voyais jetant des regards à travers la place de la gare :
-Tu cherches quelqu'un ?
-Tu es très observateur. Tu laisses traîner tes yeux partout.
Je ne lui dis pas que j'aimais contrôler mon monde.
On s'est quitté mais en se disant "à bientôt" cette fois...

Le 16 Octobre 1999

Épinal.

Aujourd'hui et encore demain je suis à Épinal. Avec ma copine. Tout se passe bien, mais elle a peur que je m'ennuie et moi aussi. A ce propos j'avais apporté plus de livres que je ne pourrais en lire en ne faisant que ça pendant le week-end. Elle a pris peur, et je pense que cela l'a vexée. Pourtant, elle devrait me connaître, au bout de 5 ans...
Enfin le week-end s'est bien passé mais le retour de ces moments "magiques" est toujours un peu difficile. Dimanche soir, je me faisais cuire mes pâtes en pensant que j'était seul... Alors j'ai pensé à un ami qui est seul tout le temps. Il cherche une copine sérieusement depuis le début de l'été. Il ne trouve pas. Il sort pourtant mais sûrement pas dans les bons endroits : la chorale universitaire où il y a 10 gars pour 70 personnes... la danse aussi où il y a une forte proportion de filles aussi, mais lui il y va seul.
Alors j'ai pensé à lui.

Le 15 Octobre 1999

Dédicace.

Aujourd'hui c'était la dédicace de Adamov, le dessinateur de "l'Impératrice rouge". Je me suis passé de manger suite à un concours de circonstances défavorables...
J'arrive bien sûr en avance au magasin où il devait dédicacer, et on attend un peu. La patronne dit qu'il arrivera vers 14h45 parce que le train de Paris a du retard. Qu'à cela ne tienne je me dit, comme ça j'ai le temps d'aller au rectorat pour vérifier mon dossier. Je reviens vers 15h00, le gars est toujours pas là.
Vers quatre heures moins le quart, cela devient long d'attendre. J'ai eu le temps de lire deux ou trois Bandes-Dessinées et maintenant j'ai mal aux yeux...
Il arrive enfin vers 16h15, avec comme seule excuse que lorsqu'il est arrivé, il n'avait pas mangé...

Le 14 Octobre 1999

Appréhension.

Oui appréhension parce que je ne sais pas comment va se passer le week-end. Je descends sur Épinal demain soir. J'ai peur de m'ennuyer là-bas, alors qu'il n'y a pas de raisons puisque je vais y retrouver ma copine. Mais je ne peux pas m'empêcher d'appréhender.
Hier, elle est venue sur Nancy passer un concours. Donc on s'est retrouvé au magasin de BD pour se voir exactement une demi-heure. De 17h00 passées à 17h37, heure du départ du train. Ensuite elle est repartie dans les Vosges, alors là je ne savais que penser : soit être content parce qu'on allait se revoir tout un wek-end deux jours plus tard ou alors se dire que ça valait vraiment pas le coup pour une demie-heure...
Ce soir je vais tâcher de faire ma page web. Un copain a commencé à râler : depuis le temps que tes pages sont en travaux tu ferais mieux de ne pas mettre de lien. Déjà avant quand il n'y avait pas de lien vers la page "travaux" il râlait parce que c'était un lien mort. Maintenant il râle parce que les pages n'avancent pas.
Je suis aussi en train d'apprendre la musique et le solfège. J'avance aussi, peut-être aussi vite que ma page web...
Voilà, mon journal du jour est fait ; je me sens un peu mieux.
C'est bon d'écrire un peu.

Le 11 Octobre 1999

Feu.

Hier soir je suis rentré de chez un copain vers 23h00. Il faisait pas beau dehors, ni moche d'ailleurs. Il faisait juste nuit.
Au détour des rues de la ville, lorsque je rentrais chez moi, j'ai été surpris par une odeur de feu. Oui, une vraie odeur de feu. Celle que l'on sent lors du feu de bois dans la cheminée, celle que je sentais quand ma grand-mère réchauffait sa maison, assise par terre, et moi entre ses jambes, la regardant souffler sur le feu pour qu'il prenne, celle aussi que l'on sent quand on va débarder dans la forêt, comme je l'ai fait une année avec mes grands-parents. Mais il n'y avait pas que cette odeur hier soir. Non. Je sentais aussi la bonne odeur de bois. Celle des forêts des Vosges. Celle du bois coupé, et que l'on a mis en tas en attendant qu'un tracteur vienne le chercher au printemps, pour le scier en été et le brûler en hiver. Celle qui me rappelle que je suis vieux et que ce temps était le bon alors qu'on ne le savait pas. Celle que je sens toujours quand je rentre voir mes grands-parents dans les Vosges. Cette odeur intemporelle qui sera la même, pour toujours.
Ma mère me disait il y a quelques temps que lorsqu'on est enfant on ne se soucie de rien, on est heureux et on ne le sait pas. Petit on passe son temps à vouloir devenir grand, et les grands se souviennent avec nostalgie du temps où ils étaient petits. Et ils feraient n'importe quoi pour pouvoir revoir cette époque.
Cette odeur de bois et de feu m'a encore fait penser à mon grand-père... Le bois, son tracteur, sa charette, son épandeur... Ses outils, son foutoir, son bazar... Ses vieux machins qui marchent toujours, son vieux moteur, sa meuleuse, sa faucheuse, ses parcs, ses jardins, et ses bois... Ma grand-mère seule maintenant.

Le 6 Octobre 1999

Petit.

Oui, juste un petit mot en vitesse pour dire que je suis content de retrouver ma copine qui fait le voyage juste pour me revoir. Alors je vais tâcher de partir tôt pour l'accueillir à a la gare. Il faut encore que je fasse un mail important et aussi que je complète ma page web ; ce que je n'ai pas fait hier pourtant en repartant à minuit j'aurais peut-être pu prendre le temps de le faire.

Le 5 Octobre 1999

Surprise.

Hier un copain que je n'avais pas vu de tout l'été est passé dans mon bureau. On parle quelques minutes et il me dit qu'il trouve ma page web bien. Je lui demande si il y va souvent. Il me répond qu'il y est allé par hasard depuis l'Allemagne (où il se déplace régulièrement pour sa thèse) et qu'il a bien aimé tout de suite ma manière d'écrire. Je lui ai répondu que je n'aimais pas ce que j'écrivais.
Voilà, je vais passer à un autre sujet. Je crois que c'est la première fois que ça m'arrive.
Aujourd'hui un autre copain a remis on-line son site web. Lui c'est pareil, comme il écrit bien il devrait faire ça plus souvent. J'aime lire ce qu'il raconte. Le risque, sur le web, c'est que ce soit lu par plusieurs personnes étrangères...
Mais il faut que je lui dise que ce n'est pas grave, qu'il faut continuer. Moi j'aime bien lire aussi son journal, et aussi son vide-grenier, comme il l'appelle... L'idée est originale, et j'aime son parler (ou plutôt son écrit).

Le 4 Octobre 1999

Attente.

Bon, le week-end est fini, et ma copine est repartie vers Épinal pour 15 longs jours. Je pense que ce journal verra la progression de l'attente grandissante de son retour (ou du moins du moment où on se reverra).
Aujourd'hui est le premier jour sans elle, mais je pense déjà à l'appeler ce soir. C'est plus fort que moi. En plus, comme j'aime le téléphone, c'est une excuse pour parler à quelqu'un. Ce sera très fort quand elle aura le mail. Je pourrai la prévenir de ce qui se passe la journée par web interposé. Juste à patienter le jour où elle aura son adresse web avec son compte à l'I.U.F.M. des Vosges...
En attendant je vais rentrer avec un copain et tâcher de trouver le courage de faire de la musique pour la répet' de la fin de semaine et aussi lire un peu de la BD et des mangas. J'en ai plusieurs tomes en retard, pas loin de 1000 pages. Je dois trouver le temps de lire. Il le faut.
mais auparavant je vais complèter ma page web. On ne sait jamais, des fois que ma copine passe dessus ce soir elle verra que je pense à elle comme ça.

Le 1er Octobre 1999

Arc-en-ciel.

Hier soir, je fais un mail rapide à un copain pour lui demander si on rentre ensemble. Il me répond vite oui. Donc je bouge à son bureau (situé dans le bâtiment en face du mien ; on se voit de nos fenêtres respectives). Ce qui m'a fait ralentir un peu, c'est le temps : il pleuvait comme vache qui pisse. Alors j'ai patienté un peu attendant que la pluie cesse. Le soleil brillait au loin, et on voyait les nuages partir vers l'est. C'est alors que je suis sorti avec mon sac à dos. Et là, je vois un gars de labo en train de regarder le ciel, dans la direction du bâtiment de maths (le mien). Déjà avant j'y pensais bien à cet arc-en-ciel, mais qu'il soit aussi grand et qu'il entoure aussi bien notre bâtiment. Pour préciser, notre immeuble de travail était bien centré sous l'arc-en-ciel, juste en-dessous de ce dernier, et le soleil recommançait à briller dans les vitres du bâtiment de maths
. Ensuite je suis allé voir mon copain pour le faire profiter encore un peu de ce spectacle éphémère. Puis ayant regardé le ciel nous sommes rentrés.