Le 30 septembre 2001

Dernier.

Mon dernier jour en France. Enfin, avec mes affaires en France, sans être en vacances ou autre. Je me suis préparé psychologiquement à ce changement. C'est plus facile maintenant que la première fois où je suis allé à Lausanne. Le temps estompe les changements. C'est comme quand on tourne une page. J'ai mis un mois à la tourner celle-là. Un peu long, mais le changement est de taille aussi. L'inconnu reste encore le déménagement, parce que pour l'appartement, j'ai donné un coup de fil jeudi qui est assez optimiste. La dame m'a dit que le bail allait être fait à mon nom, mais ne sait-on jamais avec eux. Je ne sais pas encore comment ça va se passer. Papa a dit qu'il m'aiderait : je vais faire des économies. Les professionnels me demandaient 12500 francs (et 33 centimes !). Avec papa, je risque d'en aovir pour plus de courbattures, mais pour moins d'argent. Par contre, je ne sais pas encore qui va m'aider. Les copains ne seront soit pas là soit au travail. Qui va bien pouvoir m'aider ? Ma copine travaille elle aussi. Je ne peux pas lui demander en plus de venir pour la journée. Mon frère sera peut-être là, mais avec son intérim, rien n'est moins sûr. Si on se retrouve tous les deux papa, c'est certain que ça va être dur.
Je sens maintenant que ma copine prend conscience du fait que je quitte la France. C'est assez difficile à expliquer, vu que je ne vais pas si loin que ça. Nancy-Mulhouse, c'est 2h30 de voyage, plus 20 minutes de marche. Mulhouse-Lausanne, c'est 3h00 de train, plus peut-être un peu d'attente, et 10 minutes de marche. Mais il y a une peur du pays étranger (francophone) qui s'instaure. Je me demande bien combien de temps j'aurais vécu en Angleterre, comme je le désirais au début. On profite de notre dimanche. Je partirai demain matin assez tôt, pour passer à la gérance, et suivant ce qu'ils me diront, j'achèterai le journal et recommencerai à donner des coups de fil pour visiter ou non. Par contre, l'optique de ne pas avoir d'appartement, même petit, pour les vacances de ma copine ne m'enchante guère. Sans compter que les Backpackers, c'est bien, mais ` 31 francs suisses la nuit ça va creuser ma tombe à la banque. Ma copine commence à être triste. Elle m'accompagnera demain matin à la gare. À 8h15.

Le 29 septembre 2001

Mécontente.

Ma copine n'est pas trés contente dès le matin. Elle fait un peu la tête. J'arrive enfin à savoir pourquoi : je ne suis arrivé que le samedi matin (et encore, plutôt début d'après-midi) alors que j'aurais pu venir la veille, mais que j'ai préféré aller me goinfrer au restaurant avec les copains et leurs copines. Tant pis. En plus c'est eux qui me l'ont offert le restau. Elle en profite pour se venger, et me force à me traîner jusqu'à Cora, en bus, sachant que pour l'aller, on a déjà une demi-heure d'attente.
À Cora, elle me fait vadrouiller trois fois avec Casa pour s'acheter un bureau. Elle dit que c'est ce qui lui manque chez elle pour être bien pour travailler. Soit. On retrouve l'arrêt de bus vers 16h20. Encore une demi-heure d'attente. Trois quarts d'heure plus tard, on comprends que le bus prévu passe par un autre chemin. On attendra 50 minutes en tout pour avoir notre bus. On serait presque allés plus vite à pieds. Elle est contente, elle s'est vengée. Cependant, l'envie d'écrire au responsable des transports en commun de l'agglomération mulhousienne me trotte toujours dans la tête...

Le 28 septembre 2001

Ultime.

C'est mon dernier vendredi en France, à part peut-être la semaine de congés que l'École me donne la deuxièl;me semaine d'octobre. C'est pourquoi les copains ont envie de faire un dîner au restaurant. Surtout qu'un autre d'entre nous doit partir trois mois pour le Canada. Le seul dommage c'est que ma copine n'ait pas pu venir, ou plutôt pas voulu : ça fait 5 week-ends qu'elle passe ailleurs que chez elle.
On a du mal à se décider de où on va, dans quel restau on va, même le type de restau est inconnu. Tout compte fait, ce sera un français... Le dernier avant un certain temps. On a encore du mal à obtenir une place non-fumeur, enfin, un coin non-fumeur. "Cette table est non-fumeur !" Oui, mais celle à côté est fumeur...
Le repas est tranquille,... et gratuit pour moi. Les copains me le payent. Chouettes copains.

Le 27 septembre 2001

Basse.

On voulait faire une ultime séance avant que tout le monde s'en aille. Enfin, quand je dis tous le monde, le guitariste et moi. Ça fait quelques temps que la batteuse et le bassiste ne viennent plus. On avait décidé de continuer sans eux, histoire de ne pas perdre la main, voire au contraire, de se perfectionner un peu.
C'est ainsi que je convie un collègue matheux à notre "répétition" informelle. Lui ets bassiste, ça tombe bien. À notre arrivée, on voit un gars du labo d'info qui tape un peu sur la batteirie. On lui fait comprendre qu'on manque de batteur, et que même s'il n'a pris qu'un seul cours --une demie heure-- de batterie, il est le bienvenu. Le bassiste s'accorde à l'oreille. On sent le pro. Il va peut-être bien s'ennuyer avec nous. Il nous montre un peu comment il joue, le slap et tout le reste. Le batteur essaie de suivre. On se la donne pas mal. On montre notre répertoire, au guitariste et moi-même. Un peu plus de deux heures de musique. C'est comme les vacances, c'est toujours les derniers jours qui sont les mieux.

Le 26 septembre 2001

Aide.

8h00. J'arrive de chez moi, ayant attendu un petit peu si eux allaient arriver. Je vois le beau-père en train de commencer à charger le camion de 10m3. Je me fais une idée rapide. Ce sera trop petit pour moi. Je lui dis bonjour. On se sert la main comme si on se connaissait depuis longtemps. Je monte chez ma belle-soeur. Il y a pas mal de trucs a descendre, mais il n'y en a pas pour tres longtemps. Une petite heure je pense. Tout se passe bien. Je fais mon maximum pour la belle famille. Il s'agit de faire bonne impression...
Vers 9h30, on part de chez elle. Elle quitte Nancy, comme ma copine il y a quelques mois et moi dans un mois. Son pere et elle repassent une derniere fois chez moi afin de charger un matelas et prendre une plaque électrique. Les voilà partis pour de bon. Ils doivent me tenir au courant de leur arrivée. Je préviendrai ensuite ma copine.

Le 25 septembre 2001

Farmer.

Cette dernière semaine est la semaine où je peux encore voir les gens avant pas mal de temps. J'en profite pour voir des amis que je n'ai pas vus depuis début juin. Ils arrivent petit à petit. La copine tout d'abord. 19h20. Le copain qui dit qu'il arrivera vers 19h30-40. Il se pointe avec une minute de retard. Puis un dernier copain. Il a mes romans chez lui. J'espère qu'il va penser à me les redonner. Non pas que j'en ai besoin, mais c'est histoire de les avoir et de navrer les gens qui pourraient me lire. Il arrive non seulement avec les deux livres, mais aussi avec une bouteille de rosé Elle est la bienvenue. C'est vrai que je n'ai rien acheté pour l'occasion.
On discute pas mal et vers 23h30, le copain arrivé "en retard" décide d'y aller. Il se lève tôt le matin. Je dis à sa copine qu'elle peut rester si elle veut, et à l'autre copain aussi. Mais ils sont à pieds. La copine n'habite pas loin et je me propose de la raccompagner si elle veut, mais l'autre habite l'autre bout de Nancy. Pfiouuuu !!! Je lui montre, sachant qu'il est fan, la cassette du concert de Mylène Farmer, le millenium tour. Il bave un peu. Je lui mets "dessine-moi un mouton". Il fait quelques pas chorégraphiques, s'installe. Il me confirme qu'il n'a jamais vu le concert. Il dit au copain qui devait le remonter chez lui qu'il va plutôt rester un peu.
Je lui mets la cassette au début. C'est parti pour deux heures de concert. Il est assez heureux. La copine lit les BD en retard dont je lui avais parlées. Les choses de ma collection qui sont pour moi immanquables. Je les laisse dans la salle. Tout va bien. Je fais ma vaisselle.
Ils partent vers 3h00. Il était temps : je démménage ma belle-soeur le lendemain à partir de 08h00.

Le 24 septembre 2001

Mi-cho-ko.

Avec le départ la semaine prochaine pour la Suisse, j'ai quand même eu le temps de mettre sur pieds une rapide partie de Nephilim, un jeu de rôle. Les gens arrivent assez tard, et ce soir doit aboslument être la dernière séance. Quitte àce que ça se termine tard... Ils arrivent avec quelques victuailles. Des mi-cho-ko, un assortiment de bonbons, et autres brownies et delice-choc. La partie se passe très bien. On rit de bons coups. Ça va peut-être me anquer un peu à Lausanne. Je dis que rien n'empêche de se faire un grand week-end jeu de rôle là-bas. Mais c'est sûr que pour l'instant, ce sera sous les ponts.

Le 22 septembre 2001

Dédicaces.

Comme chaque année à Nancy, c'est le "livre sur la Place". Quatre jours de dédicaces, rencontres avec les auteurs de livres ou de bande-dessinées.
Cette année ,il y a deux auteurs qui m'intéressent particulièrement : Peyraud, un jeune auteur montant, dessinant des tranches de vie, chez un petit éditeur, et aussi Jacamon, l'auteur du "Tueur", une BD relatant la vie d'un tueur à gages professionnel, vu du point de vue du tueur. Un point de vue inhabituel, et qui rend son personnage original, qu'on découvre petit à petit.
Le samedi matin, comme je m'y attendait, il y a une foule inouïe. Une heure trente d'attente pour la dédicace de Jacamon. Il fait de superbes trucs, mais ça lui prend un peu de temps. J'ai les trois volumes parus, mais j'entends dire qu'il préfère dédicacer la première édition du premier volume parce qu'il y a un bon papier. Ce sera celui-là alors. Peyraud me dédicace rapidement un des exemplaires. J'ai tout apporté, mais il y a trop de monde. Je repars vers midi avec mes signatures et de beaux dessins.
Je contacte un copain qui ne peut pas se rendre au festival, parce qu'il est témoin de mariage. Pas le temps. Je me propose de lui faire signer quelque oeuvres. Il me passe un Peyraud, et aussi (avec réticence) un Joan, un collaborateur de Ptitluc, celui qui dessine "Rat's'" Pas ma tasse de thé mais j'ai le temps, alors je peux attendre pour lui.
Ce que je fais. Cette dédicace de "Frigo" dure éternellement. Je supporte difficilement le dessinateur. Des amis à lui sont autour. Il n'a pas de respect pour les gens qu'il ne connait pas. Je patiente parce que ce n'est pas pour moi, sinon... Ma copine fait la queue pour Jacamon. Il va me dédicacer mon deuxième volume. Je patientrai peut-être encore après pour une dédicace sur le dernier volume paru. Joan finit la chose. Je donne le nom de mon copain. Je m'en vais, assez content d'échapper à son terrorisme tabagique inconscient. Peyraud est seul ? Je lui demande si il peut tout me dédicacer, si je n'abuse pas. Il me dit qu'il est là pour ça. Il me fait plein de dessins. Je repars fort content. Jacamon a le temps de me faire mon dernier volume. J'explique aussi pourquoi j'ai aimé l'histoire qu'il nous raconte. Un travail original. Il me dit que c'est grâce à des gens comme moi, qui lui avons fait confiance dès le début de la série, qu'il a pu continuer. J'ai bien aimé ce comportement de personne humble par rapport au succès. Ma copine a attendu pas loin d'une heure dehors, à regarder les gens, pendant que les gens me faisaient des dessins. Un vrai gamin qui repart content parce qu'on lui a dessiné une belle fille.

Le 20 septembre 2001

FT.

Ce n'est pas mon habitude de râler sur les services publics, mais là je crois qu'"ils" ont exagégré un peu.
Ma copine habite au troisième étage d'un immeuble. En fait, dès qu'on rentre, il y a un escalier à pic, qui nous emmène au quatrième étage. Elle est seule à ce niveau, sous les combles. Les deux appartements du troisième sont restés vides un peu de temps. L'autre jour, elle a découvert sa voisine, qui a fait ouvrir une ligne téléphonique. Quand le gars de FT est venu, il a branché sa voisine, mais n'a pas raisonné sur le fait que les fils, si ils sont branchés, c'est que ça sert à quelque chose...
Il a donc débranché les fils du téléphone de ma copine lorsqu'il a branché sa voisine. Ma copine me parle de ça le soir, avec son portable. Elle est assez énervée et passe un peu ses nerfs sur moi. Je lui dis que je n'y peux rien, mais le plus ennuyant, c'est qu'à cause de son travail, elle ne pourra pas faire venir un type avant le samedi suivant. Elle va rester une semaine sans téléphone. Elle ne veut pas prendre une demi-journée de réparation simplement pour une faute de FT. Je lui dis qu'il est par contre hors de question que ça lui coûte quelque chose.
J'explique ça à mon père le lendemain. Il me dit qu'il aurait fait une lettre à FT, recommandée, leur signifiant qu'il n'aurait pas payé l'abonnement ce mois-ci.

Le 17 septembre 2001

Jeun.

Comme prévu, je retourne à Lausanne ce jour-la pour essayer de trouver un appartement. Départ vers 8h00 de Mulhouse, où j'avais passé le week-end, et direction Bâle (Basel comme ils disent). Pas de journal "24 heures" local de Lausanne. Le lundi, on m'avait dit que c'était le spécial "immobilier", le mercredi l'emploi... Normal que la gare n'ait pas un journal local, propre au canton de Vaud. Pour bien commencer, le train de Mulhouse a pas loin d'un quart d'heure de retard. Avec 13 minutes pour changer à Bâle, ça va être juste. Il va falloir que je coure.
Ce que je fais arrivé à Bâle. "Gleis," ça veut dire "quai" en Allemand. Il a fallu que j'apprenne vite. Je suis monté dans le train à temps. Ouf ! Ensuite, un peu de retard à nouveau. Berne sous la pluie, avec un peu d'attente en gare. Toujours pas de journal lausannais. Pas grave, je le trouverai sur place.
-Non monsieur, il n'y a pas de "24 heures" de Lausanne aujourd'hui. C'est le jour du jeun, il n'y a pas de parution de presse. J'encaisse.
Je me dirige vers les "backpackers" que la secrétaire de l'École m'avait indiqués il y a quelques temps. Un hôtel pour pas cher. Je cherche l'entrée. Je trouve difficilement. C'est par contre un truc neuf. Il y a les échaffaudages pour les finitions extérieures. Personne ne travaille aujourd'hui lundi ?
-Bonjour, je voudrais savoir s'il est possible de rester par ici ce soir.
-Oui, monsieur, avec ou sans draps ?
-Avec s'il vous plaît.
-31 francs.
-... fois 4.43... Voilà. Je me retrouve à faire mon lit rapidement dans une chambre où gissent quatre lits, deux superposé, et où il n'y a rien d'autre comme confort, toilettes au bout du couloir, douche à côté. Je m'asseois un instant et m'effondre en larmes. J'explique à la gérante que je viens exprès de France ce matin pourle journal de l'immobilier afin de trouver un appartement. 300 balles de train. Je rentre demain. Je veux trouver un appartement. Leur système pervers permet juste d'espérer. Une galère. Vivement demain que je retrouve l'étreinte de ma copine. La nana tente de me rassurer. Elle m'explique que le jour du jeun c'est identique à un lundi de Pâques : personne ne travaille.
Mon lit fait, je redescends dans la hall. Je vois quelques personnes. Une guitare, un gars qui travaille. Je sors mes maths. Un refuge.
On parle un petit peu. On échange quelques mots sur le système d'attribution des logements. Je croise deux Français. Je ne suis pas autant à l'étranger que je ne pensais. Ça va mieux. Demain va être une dure journée.
Comble de la perversité. Le copain français m'explique qu'il avait quasiment signé pour un appart'. On lui a gentiment dit quelques jours avant l'attribution du logement que l'ancien locataire voulait tout compte fait rester plus longtemps, et donc que lui irait se brosser pour son appartement. Du coup, je crois qu'il a laissé tomber pour une semaine sa recherche de logement.

Le 16 septembre 2001

Ensemble.

On est rentrés vendredi soir tous les deux ma copine et moi à Nancy. On a passé le week-end ensemble, calmement, pensant que ce serait le dernier. Un copain nous avait invités à manger des crêpes dans son nouvel appartement. Une sorte de crémaillère intime, ne pouvant regrouper tout le monde en même temps. On était plusieurs à l'avoir aidé pour son changement de logement, mais avec nos contraintes professionnelles, il a préféré faire la "fête" en plusieurs fois. On le comprend.
Le dimanche était ce qu'il y a de plus classique. On est cependant rentrés sur Mulhouse à 16h00. Ma copine aime bien quand on est ensemble.

Le 13 septembre 2001

Entretien.

Je ne sais pas si on peut appeler ça de la chance. Mon frère n'est pas repris sur le poste de cariste qu'il a occupé cet été. En écoutant les nouvelles sur la radio locale, sa mère a entendu que Peugeot-Mulhouse cherchait des caristes. Et aujoud'hui, il a un entretien avec la boîte.
Vers 10h00, on sonne en bas de chez ma copine. Ce sont les parents qui viennent en avance. Le lit n'est pas fait, c'est un bordel pas possible. Je descends leur ouvrir. Il y a 4 personnes. Je dis que jamais tout le monde ne tiendra dans l'appartement. ma belle-mère croit que l'appartement est très petit. Tout compte fait, il y a plus de place que je ne pensais. Presque tout le monde est assis. Le rendez-vous de mon frère est pour 10h30. AVec les dix minutes pour y aller, tout devrait bien se passer.
Ses parents l'accompagnent, et ma grand-mère reste avec moi. On parle un peu, je prends ma douche, on reparle --surtout des Américains. Le père nous appelle avec son portable vers midi. On doit les retrouver en bas de chez ma copine pour aller manger. On ne verra pas ma copine : elle est en stage à Strasbourg. On mange dans une pizzeria. Pas top le restaurant. Ils servent lentement, il faut se déplacer pour demander, etc. Ma grand-mère ne sait pas quoi prendre. J'ai déjeuné tôt, je n'ai pas faim en plus...
Mon frère appelle : il devrait en avoir pour plus de temps que prévu. On va faire une balade dans les rues. Mon frère appelle de nouveau : tout compte fait c'est fini. Les parents vont aller le chercher, et ils rentreront. Je reste seul l'après-midi, en attendant ma copine. Je visite un peu les librairies, et le magasin de jeux vidéos.

Le 11 septembre 2001

.

Que dire ?
Je vais ce soir à Mulhouse pour trois jours. Je me sens mal à Nancy, et être près de ma copine sera rassurant. On rentrera vendredi pour faire des cartons. J'appelle un copain pour qu'il me ramène chez moi. On en profitera pour bouger mon Atari me dit-il. Tout s'enchaîne bien.
Je termine dans la hâte mon inscription pour la qualification au maîtres de conférence, et on y va. Sa radio déconne un peu. Comme d'habitude. Il remet France Inter. Il sait ce que je pense de cette radio, mais c'est sa voiture. On se moque d'un journaliste qui nous explique qu'un pentagone est un polygone possèdant 5 côtés. Puis un de ses collègues rappelle qu'un avion est entré dans le World Trade Center à New York. On se calme tous les deux. On monte le son. On essaie de savoir ce qui s'est effectivement passé. Il me dépose à un feu tricolore, plutôt que de tourner 5 minutes à la recherche d'une place de parking.
Je rentre à la maison. J'allume la radio. 3 minutes plus tard, je pense que je peux aussi allumer la télévision. Des images choc. Comme dans un film-catastrophe. Des images poignantes. Cruelles de vérité. Je regarde si mon téléphone a reçu un appel. Il y a même un message. C'est la secrétaire qui me dit qu'elle a déjà visité quelques appartements pour moi. Je lui dis que tout est ok. Elle peut m'inscrire. Mon chauffeur arrive. Je suis au téléphone. Il se pose dans la canapé. Il commence à regarder la télévision. Ça impresssionne. J'hésite à en parler à ma correspondante. Je me dis cependant que ce n'est pas le moment. Je raccroche assez vite. Je vais manquer mon train si cela continue. On parle un peu avec mon copain. Il va y avor riposte. Ça va péter. Je ne sais pas quoi dire. Ça me donne des angoisses. En plus je prends le train. Il m'accompagne sur le quai. Sans nouvelles jusqu'à Mulhouse.
Ma copine était venue me chercher à la gare, mais j'ai pris le train suivant. Elle me fait remarquer que j'avais dit que je prendrais le premier train. J'abdique. Elle me demande aussi si je suis au courant de ce qui se passe, que les tours se sont effondrées. Je suis encore plus sous le choc.
Ma présence doit l'apaiser. Elle dort sitôt fini de manger. Je regarde la télé pour m'abreuver de commentaires politiques, économiques jusqu'à une heure indue.

Le 9 septembre 2001

Imprévu.

Ma copine est ce week-end à Paris, voir le studio que sa soeur -- qui continue ses études dans la capitale-- a décidé d'habiter. Elle m'a dit hier soir au téléphone qu'elle arrivait ce midi. Elle repartira tard ce soir. Elle a senti que je n'allais pas bien. Elle revient. Ça va me faire du bien de la voir. Ce n'était pas prévu qu'on se voie ce week-end. Mais c'est tant mieux qu'elle passe. Elle doit aussi reprendre un papier important pour son inscription aux concours administratifs. Par contre elle a déjà peur de rentrer chez elle le soir vers 22 heures. Je lui ai dit qu'elle pouvait appeler à la maison. On parlera jusqu'à ce qu'elle soit chez elle.

Le 8 septembre 2001

TGV.

C'est aujourd'hui que je dois rentrer en France. Avant-hier, une vieille femme (76 ans) m'a abordé lors de notre repas. Elle a partagé son vin avec moi. Elle s'est tournée vers moi quand elle en a eu marre de discuter avec son voisin de droite : un vieil Italien qui l'abreuvait de paroles. Elle m'a parlé de son passé en Indochine, de son mariage, de la mort de son mari il y a trente ans,... Je lui ai parlé de ma grand-mère, dont le mari était gendarme. Le Maroc, l'Indochine...
Je lui ai dit que je regrettais seulement de ne pas l'avoir abordée plus tôt.
Aujourd'hui, outre l'attente de quatre heures dans le hall de l'hôtel, j'ai attendu un peu sur le quai de la gare de Lausanne. La première fois que je vais monter dans un TGV. Bo, c'est sûr, il ne sera pas ligne TGV, mais quand même. Soudain, une petite vieille asiatique me demande si c'est bien le bon quai pour Paris. Je lui répond "oui", mais qu'il y en a un autre avant le nôtre. Elle sourit, puis me présente à sa soeur. La plus jeune raccompagne la plus vieille jusqu'à Paris. Elle habite Fribourg. Je lui dis qu'elle est bien courageuse de le faire dans le week-end. Elle me demande dans quelle voiture je suis, et elle me répond qu'elle est dans la même. Je lui dis aussi que c'est notre train qui arrive en gare. Je monte dedans, et je les prends en pitié au moment de partir. Je les aide à porter leurs gros sacs.
Elles sont loin de moi dans le train. Je leur dis cependant au revoir à Dijon, lieu de mon changement de TGV.
Un copain devait m'attendre à la gare de Nancy. Personne sur les quais. Zut ! Je vais rentrer chez moi sous la pluie.
Aussitôt arrivé le téléhone sonne. Un numéro de la Meurthe-et-Moselle inconnu. C'est le copain qui me dit qu'il m'attend à la gare. On s'est mal compris sur l'heure, et il est arrivé avec peu de retard. Heureusement, il m'a emmené faire quelques achats pour le week-end. On a pu parler un peu.

Le 7 septembre 2001

Visites.

J'ai visité la ville aujourd'hui.,.. bien malgré moi. Il a fallu que je la traverse de part en part pour visiter trois appartements. Ils sont tous très bien, mais déjà pris. Il y a un système assez pervers :
1) on appelle la gérance (ils disent comme ça pour agence immobilière) qui nous donne le numéro du concierge.
2) On appelle le concierge qui nous dit que ce n'est pas lui qui a la clé mais le locataire. Il nous donne son numéro Natel (portable), professionel ou personnel (donc joignable que le soir).
3) On parvient tant bien que mal à joindre le locataire. On convient d'un rendez-vous.
4) On visite l'appartement : un coup d'oeil de cinq minutes, montre en main. Il nous donne le numéro de la gérance concernée.
5) On appelle la gérance. Elle nous dit de passer dans les locaux pour remplir un dossier.
6) On se déplace. On remplit le dossier... qui est posé sur une pile.
7) Un des dossiers est choisi. C'est lui qui recevra un bail. Quant aux autres...
Bon, c'est vrai que j'exagère un peu. Mais ce qui est énervant, c'est que les logements dont le bail est déjà envoyé reste sur les listes de logement vacants : "Ah ben tant que le logement n'est pas reloué on ne fait rien. Les visites ont toujours lieu, les inscriptions (le remplissage des doddiers) se font toujours."
Dés fois, ça se passe mieux. Le logement est vide, et c'est le (la) concierge qui a les clés. Il (elle) nous fait visiter, et la gérance n'est pas très loin. Le dossier est vite rempli. L'inconnu reste cette histoire de choix dans le locataire potentiel à qui le bail va être envoyé. Je me souhaite bon courage.

Le 6 septembre 2001

Économe.

À force, ça me coûtera cher. Par souci d'économie, je n'ai pas voulu appeler les gens pour visiter des appartements depuis une cabine en ville. J'ai attendu de retourner a l'E.P.F.L. pour passer des coups de fil gratuitement. Ce qui fait que j'ai perdu une journée dans ma recherche d'appartements. Je risque de m'en mordre les doigts dans quelques semaines. Je verrai bien. Sept coups de fil pour obtenir une visite. Ça change des "cet appartement est déjà loué monsieur", ou autre "le bail a été envoyé il y a quelques jours." Je visite demain quelque chose. Je verrai bien.

Le 5 septembre 2001

École.

Comme prévu, j'ai visité aujourd'hui l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (E.P.F.L.). Un lieu de travail très agréable. J'ai croisé mes futurs collègues. Des gens serviables, qui doivent déjà me monter une bécane. Un P.C. Ça va me changer de nos bons vieux Tx de Nancy. Je vais devoir me mettre à Windows.
J'ai discuté aussi avec mon chef. Projets d'enseignement, de recherche, administratifs, et tout le toutim.
Cette journée m'a fait du bien. Je me sentais mal hier soir dans ma chambre d'hôtel. Aujourd'hui, je vais super bien. J'ai vu des gens gentils, avec lesquels je vais travailler. La secrétaire est serviable et dévouée. Ma collègue de bureau -- la fille d'un grand mathématicien Espagnol -- est causante, jolie. Je crois que je vais m'y plaire.

Le 4 septembre 2001

Voyage.

Départ ce matin à dix heure trente pour Strasbourg. Une petite heure d'attente. Sur le quai, je me dis qu'il est maintenant trop tard pour reculer. Je suis aux côtés de deux filles. Elles semblent parler Italien. Il va falloir que je m'y fasse, à ces langues étrangères. Le train arrive. Je me retrouve de nouveau près d'elles.
Bâle, enfin Basel comme ils disent. La douane. Tiens j'ai bien fait de penser à mon passeport. J'ai surtout bien fait d'en faire faire un cet été. En français. Ouf ! On bouge encore. Je me pose la question. On change de quai. On passe de la gare S.N.C.F. à la gare SBB (suisse allemande). De nouveau la gare. De nouveaux des douaniers. En allemand. Je pense qu'ils me demandent eux aussi mes papiers. Je leur montre tout va bien. Je demande à mes voisines si ces deux douanes sont courantes. La dame plus âgée me répond que c'est la première fois depuis plusieurs mois qu'elle est contrôlée ici. Elle me dit que la dernière fois, ils avaient fait descendre quelqu'un des voitures. Mes voisines plus jeunes parlent au moins français, allemand, italien. Une passante leur pose une question. Les voilà qui se mettent à répondre en anglais. C'est bientôt fini oui ?
Nous voilà à Berne, enfin Bern comme ils disent. Comment on dit "voie" en allemand ? C'est la colonne où il n'y a pas d'écriture, et où ça ne ressemble pas à un horaire. Le train arrive. Il est lent.
16h34. Lausanne-gare. L'hôtel n'est pas très loin. Joli. 175 CHF la nuit. Ouch. Heureusement que je suis invité. Je visite la ville. On me donne un plan. Je fais le tour de l'hôtel. Un peu plus loin. Je vois le lac. Je vois les Alpes. C'est une jolie ville... pour les vacances. Moi, je viens y travailler. Il faut que ce post-doc soit profitable. Donc : du travail, du travail et du travail.
J'appelle ma copine. Je ne vais pas très bien. Je suis loin d'elle sans en être loin. Lausanne-Mulhouse, c'est 2 heures de route, autant que Nancy-Mulhouse. Je pleure un peu au téléphone. Elle essaie de me remonter le moral. Je tâche de dissimuler mon chagrin pour lui dire bonne nuit.

Le 3 septembre 2001

Vite.

Lever 8h00. Surveillance d'examen des DEUG SM2 et des maîtrise de maths. J'appréhendais un peu le fait qu'il y ait des maîtrises. Surtout si ils avaient eu des questions sur le sujet. Tout compte fait, sur les 7 prévus, aucun n'est venu. Pas de surveillance de deuxième cycle, pas de copies àcorriger. Par contre, toujours une quarantaine de copies pour les DEUG. Et il faut que je corrige ça vite. Demain je pars pour Lausanne. En plus, je ne connais pas la date limite de correction...
Je corrige tout le lundi midi et début d'après-midi. Je reporte les notes dans des colonnes., Tout se passe vite. Je calcule la moyenne rapidement pour me faire une idée sur la réussite de l'examen. Pas trop mal pour un exam' de septembre.

Le 2 septembre 2001

Mille-feuille.

Ma copine repart ce midi. Aussi maman a consenti à venir la chercher chez ma grand-mère pour l'emmener au train en voiture. Ensuite, après son départ, j'accompagnerai maman chez mon autre grand-mère pour le repas du midi, je rentrerai sur Nancy en fin d'après-midi.
Tout s'est passé comme prévu. Un après-midi très calme. J'ai tout de même apprécié qu'il y ait du mille-feuille pour le dessert, et que mimi en ait donné un gros bout à ma copine. Les relations sont de mieux en mieux. Tout se passe bien des deux côtés de la famille.

Le 1er septembre 2001

Procès.

Papa nous a invités ma grand-mère ma copine et moi à manger le soir. On est arrivés l'après-midi, avec ma copine, pour pouvoir profiter d'un peu tout le monde plus de temps.
Vers 17 heures, ma copine a retrouvé mémère devant l'église. Elles reviendront dans une heure. On parle un peu avec les parents de mon frère. Il doit faire son C.V. Je vais le corriger.
Soudain un gars passe. C'est le premier adjoint au maire. On parle un peu de Nicolas devant un verre d'alcool. On parle aussi informatique. Le projet que j'ai avec un copain du LORIA, les enseignements que j'ai faits, le site de la ville de Contrexéville... À ca propos, l'adjoint me demande si je ne connaitrais personne intéressé par un stage pour monter le site de la ville. Je prends son adresse électronique, je lui dis que je lui enverrai les pages web qu'il faut sur l'ESIAL et l'I.U.T..
Reivennent les femmes de la messe. L'adjoint est parti, on va manger.
C'est là que je ne me suis pas très bien senti. Les parents ont profité de notre présence pour faire le procès de mon frère. Je me sentais mal à l'aise pour lui. Il pensait que le repas allait bien se dérouler surtout avec sa grand-mère, sa belle-soeur et moi. Mais que nenni. On a parlé de lui, avec lui tout le temps qu'il était là. Heureusement qu'il avait prévu de sortir le soir avec des copains. Ça a écourté le processus.
Ma copine dit à un moment que jamais sa mère n'aurait accepté qu'elle lui parle comme mon frère parle à sa mère. Ma grand-mère m'a redit r&eacut;ecemment que ma belle-mère avait apprécié que ma copine confirme ce que disait "l'ancienne gén&eacut;eration."
Quand on parle de l'éducation de nos enfants, on tombe au moins d'accord sur ce point. Ils seront élevés à la dure, à l'ancienne mode.